Dernière mise à jour à 08h28 le 24/05
Le candidat indépendant soutenu par le parti écologiste, Alexander Van der Bellen a battu par une margé extrêmement réduite le candidat d'extrême-droite Norbert Hofer et deviendra le prochain président de l'Autriche à l’issue d’une élection particulièrement serrée tranchée par les votes par correspondance. Sa victoire de lundi empêche Norbert Hofer, du Parti de la liberté de l'Autriche, de devenir le premier chef d'extrême droite d’un Etat de l'Union européenne.
Le Ministre de l'intérieur autrichien Wolfgang Sobotka a annoncé les résultats lundi à Vienne, révélant que M. Van der Bellen avait remporté 50,3% des voix (2 254 484 votes) contre 49,7% pour M. Hofer (2 223 458 votes). Alexander Van der Bellen, un économiste de 72 ans, avait concouru comme candidat indépendant, bien que le Parti vert, dont il fut un des dirigeants, ait soutenu financièrement sa campagne. Selon le Ministère autrichien de l'intérieur, Norbert Hofer avait obtenu une courte avance dans la course au coude à coude dimanche soir, avec 51,9% des voix contre 48,1% pour Alexander Van der Bellen. L’élection a finalement été décidée par plus de 700 000 votes par correspondance, qui représentent 14% des électeurs admissibles.
Alexander Van der Bellen, qui a enregistré ses meilleurs résultats auprès des électeurs urbains, devait glaner plus de voix par correspondance que son rival de 45 ans, ingénieur aéronautique de formation, qui lui s’était vu offrir un appui solide dans les zones rurales. Norbert Hofer avait remporté 35% des voix au premier tour de scrutin le mois dernier contre 21% pour Alexander Van der Bellen. Dans un message posté lundi sur Facebook reconnaissant sa défaite face à M. Van der Bellen, M. Hofer a dit qu'il était reconnaissant pour la possibilité qui lui a été donnée, exhortant les électeurs à ne pas désespérer et disant qu'il aurait été heureux de prendre les rênes du pays.
Les candidats soutenus par les deux partis centristes qui avaient dominé la politique autrichienne depuis la Seconde Guerre mondiale -le Parti populaire de gauche et le Parti social-démocrate conservateur- avaient été éliminés au premier tour de scrutin, entraînant une situation où le centre n’était « vraiment visible nulle part », du fait d’une désillusion du public envers les partis centristes - considérés comme trop « douillets » et « complaisants »- le tout combiné avec la crise des migrants, qui avait été une question clé pendant la campagne, sur laquelle Alexander Van der Bellen et Norbert Hofer s’étaient affrontés.