Dernière mise à jour à 08h42 le 12/06
Alors que plusieurs mouvements de grève se poursuivent vendredi en France, jour de l'ouverture de l'Euro de football, l'Etat pourrait procéder à des réquisitions, notamment dans les transports, ont déclaré vendredi le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies et son collègue aux Sports Thierry Braillard.
"Le gouvernement ne renonce à aucun des moyens légaux dont il dispose. S'il faut utiliser les réquisitions, nous le ferons", a expliqué vendredi matin sur Europe 1 M. Vidalies.
Le secrétaire d'Etat aux Transports a fait cette déclaration alors que la grève est entrée dans son dixième jour à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), avec notamment des perturbations en région parisienne, où se déroulera vendredi soir le match d'ouverture de l'Euro.
Quelque 80 000 spectateurs sont attendus vendredi au Stade de France, à Saint-Denis (nord de Paris), où l' équipe de France jouera contre la Roumanie.
"Nous allons assurer l'acheminement des 80 000 personnes qui doivent aller au Stade de France", a promis M. Vidalies.
"Nous respectons le droit de vote mais nous ne tolérerons aucun agissement qui remettrait en cause la grande fête dans laquelle la France s'engage", a-t-il prévenu, soulignant qu' il y a eu des "négociations" et qu'"il n' y a aucune raison" que la grève continue à la SNCF.
Mardi matin, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait expliqué sur Europe 1 qu'un "projet d'accord sur le temps de travail des cheminots" avait été proposé tôt mardi matin pour mettre un terme à la grève des cheminots.
Le lendemain, le Premier ministre français, Manuel Valls, avait annoncé de son côté une aide de 100 millions d' euros pour le secteur ferroviaire pour mettre fin à la contestation.
Invité vendredi matin sur la chaîne d' information I-Télé, le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, a expliqué que l' Etat "prendra toutes (ses) responsabilités, c' est-à-dire faire en sorte que l' Euro reste une fête et que les 80 000 spectateurs puissent accéder correctement au Stade de France".
La réquisition "est une possibilité, attendons de voir le président de la République et le Premier ministre prendre leurs décisions", a-t-il souligné, précisant que l' exécutif va analyser la situation.
Jeudi, le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), Philippe Martinez, a déclaré ne pas être "sûr que bloquer les supporters soit la meilleure image que l'on puisse donner de la CGT", organisation largement mobilisée dans les récents mouvements de grève en France contre la loi travail.
Commentant cette déclaration du dirigeant syndical, le secrétaire d'Etat aux Sports a estimé qu'il s' agissait d' une "position responsable" et qu' il fallait qu' elle "se concrétise".
"Aujourd' hui il faut qu'on montre que la France peut accueillir le monde, que la France est un magnifique pays et
qu'on veut une fête populaire", a ajouté M. Braillard.
Parallèlement à la grève dans les transports ferroviaires a lieu depuis quelques jours une grève des éboueurs en région parisienne, avec pour conséquence une accumulation des déchets dans certains quartiers de Paris et de banlieue.
Se voulant rassurante, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a déclaré vendredi matin sur BFM TV que "toutes les ordures seront ramassées".
"Dès hier soir nous avons pu faire sortir une cinquantaine de camions de plus pour ramasser les ordures normalement et essayer de récupérer le surplus", a-t-elle détaillé.
Enfin, un mouvement de grève est attendu dans le secteur aérien de samedi à mardi prochain à l'appel du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) pour protester contre la baisse prévue de rémunération des pilotes. Selon les dernières informations disponibles, trois quarts des vols devraient néanmoins être assurés pendant cette grève.
L'Euro de football se tiendra du 10 juin au 10 juillet dans dix villes françaises. D'après les chiffres du ministère de
l'Intérieur, plus de huit millions de supporters sont attendus, dont deux millions d'étrangers.