Dernière mise à jour à 08h45 le 12/06
La décision de Washington de lever les restrictions des forces américaines luttant contre les talibans en Afghanistan est une preuve que la stratégie de l'ancien secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld est un échec, a déclaré vendredi un expert russe en affaires étrangères.
L'administration Obama a décidé d'accorder une plus grande autorité aux commandants militaires américains pour "anticiper les situations dans lesquelles les forces de sécurité afghanes bénéficieraient de notre soutien", a indiqué vendredi le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter lors d'une conférence de presse, qualifiant cette autorité élargie de "bon usage de la force de combat que nous avons là-bas".
"Cette débâcle n'est qu'un clou supplémentaire planté dans le cercueil de la doctrine Rumsfeld, avec sa dépendance à la suprématie aérienne, aux armes de pointe, et à des forces de terrain légères et rapides", a été cité Dan Lazare, expert russe en affaires étrangères, par l'agence de presse russe Sputnik.
La doctrine Rumsfeld a été mise en application en Afghanistan en 2001 et en Irak en 2003, mais dans les deux cas les forces armées américaines ont échoué à envoyer assez de soldats pour assurer la sécurité dans le pays, ouvrant la voie aux talibans, à al-Qaïda et à l'Etat islamique pour lancer des insurrections, a déclaré M. Lazare.
Il a également critiqué la nouvelle politique de soutien américaine, la qualifiant de mesure mineure quasiment sûre d'échouer.
"C'est encore une demi-mesure visant à faire baisser la pression et à faire croire que l'armée américaine obtient des résultats, alors que non. Les effets à long-terme seront inexistants", a-t-il conclu.