Dernière mise à jour à 08h18 le 13/06

Page d'accueil>>International

France : le défi sécuritaire, un enjeu majeur de l'Euro 2016

Xinhua | 13.06.2016 08h16
France : le défi sécuritaire, un enjeu majeur de l'Euro 2016
Le 7 juin 2016, des policiers et secouristes sont mobilisés pour un exercice anti-terroriste à Lyon, à la veille de l'Euro 2016, qui débutera vendredi 10 juin. (Xinhua/Reuters)

Sous la menace djihadiste depuis les attentats de novembre 2015, la France a mis en place un dispositif conçu pour "anticiper, prévenir et réagir" en cas d'attaques terroristes pendant l'Euro de football qui a débuté vendredi dernier. Même les scénarios d'attaque chimique sont envisagés et ont fait l'objet de simulations bien avant l'ouverture de la compétition.

Plus de 90.000 policiers, gendarmes et agents privés sont mobilisés pour assurer la sécurité pendant la trentaine de jours que va durer la compétition, du 10 juin au 10 juillet.

Il s'agit précisément de "42.000 policiers dont 2.000 de la sécurité publique, 5.000 de la police aux frontières, 2.000 CRS et 10.000 de la préfecture de police de Paris. 30.000 gendarmes, dont ceux du GIGN et de ses antennes régionales, 5.200 personnels de la sécurité civile dont 2.500 sapeurs-pompiers et 300 démineurs".

A cela s'ajoute "une partie des 10.000 militaires de l'opération Sentinelle spécifiquement affectée à la sécurisation de l'Euro, notamment dans les principales infrastructures de transports", détaille un document officiel du ministère français de l'Intérieur intitulé "Dispositif de sécurité de l'Euro 2016".

Ces agents de l'Etat sont accompagnés dans leur travail de sécurisation par 13.000 agents de sécurité privés déployés sur l'ensemble de la compétition, ainsi que 1.000 bénévoles des associations de secourisme, renseigne le document.

Un mois avant l'ouverture officielle de la compétition, les autorités françaises rassuraient déjà de la qualité du dispositif de sécurité.

Un dispositif exceptionnel sera mis en place à cette occasion, avait promis le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve tandis que son collègue du Sport Patrick Kanner annonçait la couleur.

"On a atteint aujourd'hui un niveau de sécurisation inégalé dans notre pays dans l'histoire des événements sportifs (...) On n'a jamais été aussi loin. Le risque zéro n'existe pas mais il faut y aller avec confiance car tout sera fait pour protéger nos concitoyens et tous les supporters", a alors déclaré M. Kanner à la presse.

Le rôle de chacun des acteurs de la sécurité (forces de l'ordre, agent privés, bénévoles) est bien réparti pour plus d'efficacité.

Il revient ainsi à la société Euro 2016 SAS, organisateur de l'Euro, d'assurer la sécurité à l'intérieur des stades. A l'extérieur, les effectifs de police et de la gendarmerie garantissent l'ordre public. L'organisation et la sécurisation des "fan-zones" (lieux de retransmission publique des matchs sur des écrans géants) sont à la charge des collectivités territoriales qui accueillent. Et comme pour les stades, la protection périphérique des "fan-zones" revient aux forces de l'ordre.

Quant à la sécurité intérieure des camps de base des équipes comme des hôtels de transfert, le ministère de l'Intérieur informe qu'ils sont à la charge de chacune des équipes nationales et de l'organisateur (Euro 2016 SAS). La protection extérieure de ces camps de base reste cependant à la charge des forces de l'ordre françaises.

Au stade comme dans les fan-zones, les supporters sont soumis à un contrôle strict : palpation et inspection des sacs. Un dispositif de sûreté aérienne complète le tableau sécuritaire, avec des vols en permanence au-dessus des stades pour empêcher d'éventuelles attaques aériennes.

"Nous avons un dispositif pour la sûreté aérienne à l'occasion de l'Euro. Nous avons utilisé ce dispositif permanent composé d'avions de chasse, des hélicoptères, des avions radars et des avions qui font de la reconnaissance. Ce sont des systèmes qui nous permettent de viser de manière précise jusqu'à une certaine distance, et de prendre le contrôle d'un drone", a expliqué sur BFMTV le commandant de la défense aérienne, Jean-Jacques Borel.

Les forces de l'ordre et des secouristes ont multiplié ces derniers mois des exercices de simulations d'attentat dans le cadre de la sécurisation de l'Euro.

C'est par exemple le cas, le 31 mai dernier au Stade France où une simulation d'attentat avec des explosions à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du Stade avant le début d'un match a fait plusieurs victimes. Cet exercice qui vise à tester la rapidité des interventions des forces de l'ordre et des secouristes a été repris dans plusieurs villes, notamment celles qui doivent accueillir la compétition.

Tout a été envisagé, y compris des scénarios d'attaque chimique pendant la compétition. C'est l'objet de la simulation du 17 mars dernier à Nîmes qui a mobilisé près de 500 policiers, gendarmes, pompiers, urgentistes et secouristes. Selon les autorités, le niveau de menace est à son maximum et l'Euro qui a une dimension internationale peut sans aucun doute constituer une cible de choix.

Mais pour l'instant, les forces de l'ordre font face aux débordements et violences hooligans, auteurs de scènes de guérilla urbaine samedi à Marseille, avant et après le match opposant l'Angleterre à la Russie. Le bilan est de 35 blessés, dont un dans un état grave et plus d'une dizaine d'arrestations, rapporte la presse française.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :