Dernière mise à jour à 14h39 le 16/06
La solution la plus sûre pour résoudre les différends en mer de Chine méridionale est de tenir un dialogue bilatéral entre les parties concernées et de ne pas internationaliser l'affaire, affirment des experts russes.
"Le gouvernement chinois tente de créer un format d'interaction à double sens avec les Philippines, le Vietnam et d'autres pays. C'est une position que nous saluons, naturellement", a déclaré Sergueï Luzianin, directeur intérimaire de l'Institut pour les études de l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie.
Début 2013, les Philippines ont initié une procédure judiciaire contre la Chine à la Cour permanente d'arbitrage de La Haye, aux Pays-Bas, affirmant que les "revendications maritimes" de la Chine vont à l'encontre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), qui a pris effet en novembre 1994.
Le tribunal devrait rendre son verdict plus tard ce mois-ci.
La Chine a officiellement refusé de participer à cet arbitrage, indiquant que les affaires territoriales sont sujettes au droit international et non à la CNUDM.
Timofei Bordachov, chef du Programme eurasien du think tank russe "Valdai Club", estime que le dossier de la mer de Chine méridionale n'est pas sujet à un arbitrage international.
La Chine a parfaitement le droit de chercher des solutions diplomatiques internationales, plutôt que des solutions proposées par une cour d'arbitrage située à des milliers de kilomètres, a indiqué M. Bordachov.
Les négociations bilatérales devraient prendre en compte non seulement les différends territoriaux, mais aussi l'importance stratégique de la région, a déclaré Vasily Kashin, chercheur au Centre des études globales européennes et internationales de la Haute école d'économie (HSE) basée à Moscou, qui est l'une des meilleurs universités de recherche de Russie.
"Il faut des accords plus larges, qui non seulement délimiteraient certains territoires, mais réguleraient également les problèmes basiques des politiques au sein des relations dans la région", a ajouté M. Kashin.
M. Bordachov estime que la politique "provocante et agressive" des Etats-Unis envers la Chine se trouve derrière les tentatives d'internationalisation de l'affaire.
M. Luzianin a déclaré que le lancement de la procédure à La Haye est un effort collectif visant à "imposer à la Chine une vision alternative sur la division de la mer de Chine méridionale". Il a ajouté que les Etats-Unis sont entrain de créer "des coalitions ou des groupes informels anti-Chine" pour contester la souveraineté de la Chine.