Dernière mise à jour à 14h07 le 20/06
L'Algérie a temporairement bloqué l'accès aux réseaux sociaux dimanche pour empêcher la tricherie au baccalauréat après qu'une fuite ait contraint des centaines de milliers d'étudiants à repasser les examens finaux du secondaire. Selon une source émanant des télécommunications, Facebook et Twitter ont été bloqués depuis samedi soir et devraient rester inaccessibles pour des millions d'Algériens jusqu'au dernier examen de jeudi.
Selon la même source, la décision "est directement liée au baccalauréat" et vise à "éviter aux étudiants de devenir la proie de fausses questions" mises en ligne. D'après le Ministère de l'éducation, plus de 500 000 élèves sur les 800 000 qui ont planché pour les examens du baccalauréat ce mois-ci ont dû le repasser à nouveau dimanche. La plupart des fuites concernaient les sujets de mathématiques et de sciences. "Les autorités ont choisi la solution la plus simple", a déclaré Younes Grar, expert en technologies de l'information.
Il a néanmoins souligné que le risque de fraude aurait pu être évité si les autorités avaient choisi de coder les questions d'examen et de les imprimer dans les centres d'examen plutôt que de transporter des copies papier à travers le pays. "La décision de bloquer les réseaux sociaux pénalise des millions d'utilisateurs d'Internet," dit-il. Selon les estimations officielles, 18 millions d'Algériens sur une population de 40 millions sont actifs sur l'Internet et les réseaux sociaux.
Dimanche, certains utilisateurs ont déclaré qu'ils étaient confrontés à des problèmes d'accès à des sites comme Google, bien que les autorités aient dit que des réseaux sociaux seraient bloqués.
Des dizaines de personnes, dont des responsables de centres et des enseignants de l'examen national, ont été arrêtés ce mois-ci sur des soupçons de fuite de sujets de l'examen final. Les fuites ont provoqué l'indignation dans tout le pays riche. La Ministre de l'Education Nouria Benghebrit a ainsi fondu en larmes en public ce mois-ci quand on lui a appris les fuites. Les enquêteurs en cybercriminalité auraient identifié les personnes qui ont "publié le matériel d'examen sur les réseaux sociaux", ainsi que ceux qui ont facilité la fuite.