Dernière mise à jour à 10h51 le 13/07
Le président américain Barack Obama a appelé mardi les manifestants, la police et la population à ouvrir leur coeur et à renoncer à leurs préjugés pour lutter contre le racisme et la violence dans le pays.
Lors d'une cérémonie qui s'est tenue mardi à Dallas, au Texas, pour célébrer la mémoire des cinq policiers tués jeudi dernier par Micah Johnson, un vétéran de l'armée, M. Obama a déploré l'abondance d'armes dans les villes et la défiance flagrante et chronique qui existe entre la police et les citoyens.
Les cinq policiers avaient été pris en embuscade et tués par Micah Johnson en représailles pour les fusillades meurtrières de deux Afro-américains par la police en Louisiane et au Minnesota à la fin d'une manifestation pacifique organisée par le mouvement Black Lives Matter. Sept policiers et deux civils ont également été blessés dans l'attaque, la plus meurtrière pour la police américaine depuis les attentats du 11 septembre 2001.
M. Obama a appelé le pays à lutter contre le racisme et à soutenir les Américains ordinaires.
Il a encouragé la police et la population à reconnaître les conséquences du racisme institutionnalisé et à y faire face, et demandé aux Américains de respecter la police pour le rôle qu'elle joue.
"Les failles les plus profondes de notre démocratie ont soudainement été exposées, peut-être même creusées", a-t-il déclaré. "Face à cette violence, nous nous demandons si les divisions raciales pourront un jour être effacées."
Qualifiant les fusillades de la police d'actes de violence inouïe et de haine raciale, M. Obama a assuré de son empathie les citoyens qui se méfient de la police et ceux qui considèrent les manifestants anti-police comme des fauteurs de troubles irrespectueux.
Quant à ceux qui sont irrités par le message transmis par le mouvement "Black Lives Matter", le président les a appelés à ouvrir leur coeur. "Nous devrions certainement être capables d'entendre la souffrance de la famille d'Alton Sterling", a-t-il déclaré, faisant référence à l'Afro-américain tué par la police de Bâton-Rouge, en Louisiane.
Le président américain a souligné que les relations interraciales avaient connu une amélioration spectaculaire depuis sa naissance et que ceux qui le nient manquent de respect aux luttes qui ont permis aux Américains d'accomplir ces progrès.
"Etats-Unis, nous savons que ces préjugés subsistent. Nous le savons. Ne traitez pas les manifestants pacifiques de fauteurs de troubles ou de paranoïaques", a-t-il déclaré.
L'ancien président américain George W. Bush, qui habite à Dallas, a également participé à la cérémonie et appelé les Américains à rejeter le chagrin et la peur.
"Parfois, il semblerait que les forces qui nous séparent sont plus puissantes que celles qui nous rapprochent", a regretté M. Bush.
"Trop souvent, nous jugeons les autres groupes à leurs pires exemples, tout en nous jugeant nous mêmes à nos meilleures intentions. Et cela a mis à rude épreuve nos relations d'entente et de progression vers un objectif commun", a-t-il indiqué.