Dernière mise à jour à 10h34 le 23/07
Le candidat républicain désigné à la présidentielle des États-Unis, Donald Trump, a déclaré que les États-Unis n'avaient aucun droit de sermonner les autres pays lorsqu'ils sont eux-mêmes secoués par des troubles dans leur pays, a rapporté jeudi New York Times.
Les États-Unis doivent "régler (leurs) propres problèmes" avant de tenter d'influer sur le comportement d'autres pays, a déclaré M. Trump au New York Times dans une interview à la veille de son intronisation officielle en tant que candidat à la présidence à la Convention nationale républicaine (RNC) à Cleveland en Ohio.
"Je ne pense pas que nous ayons le droit de faire des sermons", a déclaré M. Trump. "Comment pourrions-nous donner des leçons quand des gens tuent des policiers de sang froid ?"
M. Trump faisait référence à deux récents incidents qui ont tué huit agents de police et en ont blessé une dizaine d'autres par des tirs d'hommes armés noirs, apparemment en représailles après le meurtre de deux noirs par des agents de police dans les États de Louisiane et du Minnesota.
Ces incidents ont déclenché des manifestations de colère dans tout le pays dans un contexte de tensions raciales en hausse.
En avant-première de son discours à la RNC jeudi soir, M. Trump a déclaré que le reste du monde apprendrait à s'adapter à ses doctrines en matière de politique extérieure, qui seront très différentes des politiques traditionnellement appliquées par le parti Républicain depuis la Seconde Guerre mondiale, a rapporté le New York Times.
M. Trump a déclaré qu'il préfèrerait ne maintenir les accords en place que si les pays alliés cessent de profiter des fruits d'une période de largesses des États-Unis que ce pays ne peut plus se permettre de poursuivre, selon ses propos rapportés par le Times.
Dans cette interview, le milliardaire connu pour son franc-parler a de manière répétée défini les intérêts américains sur la scène internationaux, en terme presque purement économiques.
Il a même remis en doute, s'il est élu, la perspective de reconduire automatiquement les garanties de sécurité fournies par les États-Unis à ses alliés de l'OTAN.
Interrogé sur la question de savoir s'il viendrait en aide aux pays Baltes de l'OTAN en cas d'agression de la Russie, M. Trump a déclaré qu'il ne déciderait de l'éventualité de leur venir en aide qu'après avoir examiné si ces pays "ont rempli leurs obligations envers (les États-Unis)".
"S'ils remplissent leurs obligations envers nous, la réponse est oui", a-t-il ajouté.
M. Trump a également déclaré qu'il était prêt à résilier l'Accord de libre-échange d'Amérique du Nord avec le Mexique et le Canada s'il ne parvenait pas à renégocier des termes radicalement meilleurs, a rapporté le Times.
Le déploiement de troupes américaines à l'étranger, bien que préférable, ne serait pas nécessaire, a déclaré M. Trump.
Si nécessaire, les États-Unis pourraient toujours déployer des troupes depuis le sol américain, "ce qui serait bien moins coûteux", a-t-il déclaré.
À propos de la tentative de coup d'État militaire en Turquie qui a entaché les relations entre les deux pays car Ankara l'a attribuée à un religieux turc vivant aux États-Unis, M. Trump a félicité le président Recep Tayyip Erdogan pour "avoir sur renverser la situation".
À la différence de l'administration Obama, M. Trump n'a pas appelé la Turquie à respecter l'état de droit dans la répression massive et la purge de l'armée qui ont fait suite à cette tentative de coup d'État.
"Quand le monde voit à quel point la situation est mauvaise aux États-Unis, et que nous commençons à parler des droits civiques, je ne pense pas que nous soyons de très bons messagers", a-t-il déclaré dans une interview au Times.
M. Trump a qualifié le président syrien Bachar Al-Addad "d'homme mauvais", tout en estimant que le groupe terroriste de l'État islamique constituait une menace bien plus grave pour les États-Unis.
Le candidat républicain s'est également engagé à financer une augmentation importante des forces militaires, en commençant par une modernisation de l'arsenal nucléaire améircain. "Nous avons un grand nombre d'armes obsolètes", a-t-il déclaré au Times.