Dernière mise à jour à 14h49 le 26/07
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a déclaré lundi que le processus de rédaction d'une nouvelle Constitution avait été déclenché, a rapporté le journal local Daily Sabah.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) et deux principaux partis d'oppositions, à savoir le Parti républicain du peuple (CHP) et le Parti de l'action nationaliste (MHP) sont arrivés à un consensus sur l'établissement d'une nouvelle Constitution, a fait savoir M. Yildirim lors d'une conférence de presse tenue à l'issue d'une réunion du conseil des ministres.
"Nous avons convenu d'effectuer de légères modifications à la présente Constitution, et le processus de rédaction d'une toute nouvelle Constitution a déjà débuté", a indiqué le Premier ministre, ajoutant : "Nous allons travailler ensemble afin de préparer les infrastructures pour ce système".
Concernant les changements plus significatifs à venir, "Nous avons décidé de continuer le processus inachevé d'élaboration d'une nouvelle Constitution", a-t-il indiqué.
M. Yildirim a également noté que la gendarmerie et les gardes-côtes seraient désormais placés sous l'autorité du ministère de l'Intérieur, au lieu de l'armée.
Il a aussi annoncé que le pont du Bosphore, reliant les rives européenne et asiatique d'Istanbul, serait rebaptisé "Pont des Martyrs du 15 juillet", en hommage aux civils qui ont péri en résistant à la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
Deux monuments consacrés aux victimes du coup d'Etat avorté seront également construits à Ankara et à Istanbul.
Dans une interview accordée à la radio allemande ARD, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que le peuple turc souhaitait le rétablissement de la peine de mort, et que le gouvernement devait écouter la voix du peuple.
Le président Erdogan a affirmé que la Turquie tiendrait ses promesses concernant l'accord sur les migrants avec l'Union européenne (UE), mais a accusé l'UE de ne pas lui offrir suffisamment d'aide.
Parallèlement, le parlement de la Turquie a décidé d'établir une commission destinée à enquêter sur la tentative de putsch, a rapporté lundi l'agence Anadolu.
Cette commission serait autorisée à interroger les suspects en garde à vue ou ceux en dehors de prison, tels que les procureurs, même lors du processus judiciaire actuel, mais n'aurait pas le droit de leur imposer des sanctions.
La tentative de coup d'Etat manqué du 15 juillet a causé la mort d'au moins 290 personnes, dont plus de 100 "putschistes", selon les autorités.