Dernière mise à jour à 11h27 le 23/08
Le procès d'Ahmad Al Faqi Al Mahdi, accusé d'avoir détruit des mausolées dans la ville malienne de Tombouctou en 2012, s'est ouvert lundi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est félicité de l'ouverture de ce procès contre ce "membre présumé d'Ansar Dine", un groupe armé djihadiste, a indiqué l'ONU dans une déclaration de presse.
Il s'agit du premier procès international se concentrant sur la destruction de monuments historiques et religieux et la première affaire pour laquelle l'accusé reconnaît sa culpabilité.
Ce procès "attire notre attention sur une tendance de plus en plus inquiétante à la destruction délibérée du patrimoine culturel dans les situations de conflit armé", souligne la déclaration.
L'ouverture du procès, le premier de la CPI concernant la situation au Mali, a débuté par la lecture d'un extrait de la charge à l'encontre de M. Al Mahdi. "Diriger intentionnellement une attaque contre des monuments historiques et bâtiments consacrés à la religion constitue un crime de guerre, dûment réprimé par le Statut de Rome. Ce sont des crimes graves qui doivent être portés entre les mains de la justice", a déclaré la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, devant le président et les juges de la cour à l'ouverture du procès.
M. Al Mahdi a confirmé aux juges qu'il comprenait l'accusation à son encontre et a ensuite reconnu sa culpabilité du crime de guerre consistant en la destruction alléguée de monuments à caractère historique et religieux. L'accusation a ensuite commencé la présentation de son affaire, qui devrait durer deux jours.
Une fois que la procureure aura conclu sa présentation, le représentant légal des victimes ainsi que la défense présenteront leurs remarques. De plus, les juges ont décidé que la défense pourrait demander l'introduction de dépositions ultérieures par écrit de deux témoins de la défense, en lien avec la peine éventuelle. Les juges commenceront ensuite leurs délibérations et prononceront en temps voulu une décision sur la culpabilité ou l'innocence de l'accusé et la peine éventuelle.