Dernière mise à jour à 08h17 le 31/08
Le gouvernement français va créer d'ici à la fin de l'année une nouvelle Fondation de l'Islam de France ainsi qu'une association cultuelle musulmane chargée du financement des mosquées et de la formation théologique des imams, a déclaré lundi le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Dans un contexte tendu marqué par la menace terroriste, l'objectif de cette initiative est d'encourager un islam qui s'inscrit dans les valeurs de la République française. Cette nouvelle fondation aura un objectif culturel, éducatif et social et sa mission sera de "soutenir tous les projets utiles à une bonne insertion de l'Islam dans la société française".
Il s'agit entre autres "d'apporter son soutien à des projets facilitant la connaissance par le grand public de la religion et de la culture musulmanes ou encore soutenir la recherche en islamologie", a expliqué M. Cazeneuve, qui a reçu lundi les représentants du culte musulman et les personnalités de la société civile.
La Fondation de l'Islam de France bénéficiera du soutien financier de l'Etat pour son fonctionnement, ainsi que de la contribution de grandes entreprises ou de particuliers fortunés.
Quant à l'association cultuelle, elle sera chargée de trouver de nouvelles sources nationales de financement, notamment auprès des entreprises de la filière halal et du marché du pèlerinage, sous la forme d'une contribution volontaire pour la construction des mosquées et la formation des imams.
"Il est prévu que l'association cultuelle, tout comme la Fondation, ne recueille que des fonds français [...]. Il s'agit donc de créer un modèle vertueux de financement, appelé à s'imposer au fil des ans", précise au passage M. Cazeneuve
L'objectif du gouvernement français est de supprimer les financements extérieurs.
Selon un rapport du Sénat français sur le financement de l'islam en France publié en janvier 2016, "environ 10% des projets (constructions et fonctionnement des mosquées) ont des financements étrangers, sans que nous puissions établir cependant de lien avec une idéologie particulière qui démontrerait une volonté d'intrusion".
Ce document, qui estime à une centaine le nombre de mosquées sous influence salafiste en France, rappelle en guise d'exemple que les frais de fonctionnement de la Grande mosquée de Paris sont financés par l'Algérie depuis 1982.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, qui dirigera la Fondation de l'islam de France, invite dors et déjà les Français à s'impliquer pour la réussite de cette fondation. "Les événements que nous devons affronter sont d'une gravité telle que chacun doit s'efforcer de concourir au succès de l'islam de France, qui s'autonomisera au niveau de ses financements et au niveau de sa propre formation", a déclaré M. Chevènement sur France 24.
Pour le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, la création de la Fondation est une étape historique dans la construction de l'islam de France. "Nous avons confirmé au ministre de l'Intérieur notre disposition, notre soutien et notre engagement pour la réussite de cette étape historique", a indiqué M. Kbibech lundi soir sur France 2.