Dernière mise à jour à 16h44 le 31/08
Le terrorisme, le Traité transatlantique, le Brexit, ainsi que la crise ukrainienne figurent, entre autres, parmi les questions internationales sur lesquelles le président français François Hollande a rappelé les positions de la France, à l'occasion de la "Semaine des ambassadeurs" qui se tient du 29 août au 2 septembre, à Paris.
La première mission de la France dans un monde confronté à de lourdes menaces, est de lutter contre le terrorisme, contre les causes et les conséquences du terrorisme, a souligné mardi François Hollande. Le président français rappelle que son pays mène ce combat à l'intérieur comme à l'extérieur.
"Ce fut le sens de l'intervention de la France au Mali en 2013 et c'est encore le fondement de notre présence au Sahel à travers l'opération Barkhane. C'est aussi la lutte contre le terrorisme qui a justifié en novembre 2014 la mission que j'ai confiée à nos forces dans le cadre de la coalition contre Daesh en Irak et en Syrie", a expliqué M. Hollande.
Selon le président, cette lutte que mène la France de façon continue depuis 2012 porte ses fruits : "l'Etat islamique est affaibli au Levant, il recule même s'il occupe encore des territoires", a-t-il affirmé.
Mais la lutte contre les terroristes n'est pas pour autant gagnée, prévient le chef de l'Etat français, car Daesh se démultiplie en Libye, au Yémen, en Egypte, en Somalie, au Nigeria avec Boko Haram, en Asie etc. Une preuve selon M. Hollande que le monde entier est concerné par cette menace, et le sera durablement.
"Notre devoir, dit-il, c'est non seulement d'agir mais de nous préparer à cette guerre qui sera longue et de travailler avec l'ensemble de nos partenaires pour conjurer ce fléau".
Cette coordination des efforts avec les partenaires n'est qu'une étape dans la lutte contre ce fléau. Pour le président français, "il n'y aura de lutte victorieuse contre le terrorisme que si les crises qui lui fournissent un terreau trouvent leur dénouement".
Parmi ces foyers de tension, il y a la Syrie qui "vit depuis 5 ans une tragédie épouvantable avec plus de 300.000 morts, 5 millions de réfugiés, 9 millions de déplacés", a-t-il fait remarquer.
M. Hollande a réitéré la proposition de la France pour un retour à la paix en Syrie : la mise en place d'une autorité de transition et la négociation entre les autorités de Bachar El Assad et l'opposition.
Toujours sur le plan sécuritaire, M. Hollande a évoqué la crise ukrainienne en Europe, qui a "provoqué la mort de plus de 5.000 personnes", avec encore aujourd'hui "des incidents qui touchent les populations civiles et les soldats".
Pour favoriser le dialogue entre la Russie et l'Ukraine, la France et l'Allemagne, en tant que médiateurs, se fixent deux objectifs pour la fin de l'année : "le premier, la sécurité, avec la démilitarisation progressive et l'établissement d'un véritable cessez-le-feu contrôlé et vérifié par l'OSCE", a indiqué le président français. Et la tenue des élections à l'est de l'Ukraine, dans le respect de la loi ukrainienne et des normes internationales reste le second objectif. "L'un ne va pas sans l'autre", a souligné M. Hollande.
Sur le Brexit, le président français a rappelé la position de la France par rapport au temps que demande le gouvernement britannique pour préparer la négociation. "Pour la France, dit-il, tout doit être conclu d'ici 2019. C'est le temps que nous devons laisser pour la préparation et surtout pour la négociation".
Concernant les discussions sur le traité entre l'Europe et les Etats-Unis (TAFTA, Traité transatlantique), M. Hollande estime qu'elles ne pourront pas aboutir à un accord d'ici la fin de l'année. Car "la négociation s'est enlisée, les positions n'ont pas été respectées, le déséquilibre est évident", a-t-il expliqué, tout en ajoutant que la France ne pourra pas approuver un accord qui aura été préparé, sans les bases indispensables pour une conclusion positive.
La Semaine des ambassadeurs réunit chaque année pendant l'été l'ensemble ambassadeurs français pour échanger avec des élus, des experts, des représentants de la société civile ou du secteur privé. C'est aussi l'occasion pour les autorités françaises de "fixer aux chefs de postes diplomatiques leur feuille de route pour l'année à venir".