Dernière mise à jour à 09h18 le 03/09
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a déclaré vendredi lors d'une interview télévisée que "la France n'est pas contre le libre-échange, mais [qu'elle] met ses conditions" au traité de libre-échange transatlantique (TAFTA).
Le TAFTA est un vaste projet de traité commercial entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis prévoyant la mise en place d'une zone de libre-échange qui devrait couvrir 45,5% du PIB mondial.
Le 14 juin 2013, le projet a été adopté par le Conseil des ministres européens chargés du Commerce extérieur, et le Conseil de l'Union européenne a confié à la Commission européenne la mission de négocier les modalités du TAFTA avec les Etats-Unis. La France a obtenu l'exclusion des services audiovisuels de l'accord en 2014.
Pour M. Ayrault, un traité de libre-échange demeure envisageable à condition qu'il prenne en compte les spécificités françaises telles que l'exception culturelle et qu'il respecte les normes européennes.
Le ministre a laissé entendre que la France et l'Allemagne n'étaient pas en complète opposition sur le sujet. Outre-Rhin, malgré les remarques négatives du ministre de l'Economie Sigmar Gabriel, la chancellerie semble toujours prête à laisser une chance aux Américains.
Le récent Accord économique et commercial global (AECG) négocié et signé avec le Canada est, selon le ministre, un exemple dont il faudrait s'inspirer. Il a affirmé que "les négociations vont se poursuivre dans la clarté".
Après l'échec de la 14e ronde de négociations entre l'UE et les Etats-Unis sur le TAFTA, le gouvernement français a plaidé pour l'abandon des négociations.
Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, a déclaré mardi aux médias qu'il "[demanderait], au nom de la France, l'arrêt des négociations sur le TAFTA" à la fin du mois de septembre, reprochant aux Etats-Unis des négociations défavorables aux pays membres de l'UE.
Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel doivent se rencontrer vendredi à Evian (sud-est de la France) pour discuter de la poursuite des négociations.