Dernière mise à jour à 08h29 le 12/10
Lors d'un discours devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), réunie en session d'automne à Strasbourg, le chef de l'Etat français François Hollande a voulu, mardi, affirmer sa "détermination à défendre une Europe unie autour de ses valeurs" face à la menace terroriste, à la crise migratoire et aux conflits qui sévissent aux frontières du Vieux continent.
La visite de François Hollande au Conseil de l'Europe (CoE) - organisation paneuropéenne basée à Strasbourg qui regroupe 47 Etats membres - était d'autant plus attendue que le torchon brûle sur plusieurs fronts diplomatiques entre Paris et les Occidentaux d'un côté, Moscou de l'autre. A commencer sur le dossier syrien.
Les observateurs avertis n'auront pas manqué de relever la dimension symbolique du lieu choisi - l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe - par le président français pour tenter de reprendre l'offensive et essayer de resserrer les liens d'une Europe qui étale ses divisions tant face à la crise migratoire que face aux conflits qui font rage à ses confins.
En accueillant François Hollande, le président de l'APCE Pedro Agramunt a salué une "visite très importante dans le contexte actuel". "Une impulsion politique au plus haut niveau est nécessaire.Vos idées sur la construction européenne seront très précieuses", a-t-il ajouté à l'adresse du chef de la République française, pays fondateur et pays hôte du CoE.
Trente-quatre ans après le défunt président François Mitterrand, François Hollande s'est présenté en rassembleur devant les 324 membres issus des Parlements nationaux des États membres, chargés de contrôler le respect par les pays de leurs obligations en matière de libertés publiques et d'état de droit, et d'élire les juges de la Cour Européenne des droits de l'homme (CEDH).
"La France est aux côtés du Conseil de l'Europe et je suis sûr que le Conseil de l'Europe est aux côtés de la France pour toutes les démarches qui sont utiles à la paix, à la liberté et à la démocratie", a déclaré le président français, affichant une volonté de leadership.
"Le CoE a aidé à bâtir un espace de paix mais, soyons lucide, ce mouvement peut s'interrompre. Face au terrorisme mais aussi à la montée des populismes et aux replis nationalistes, même les valeurs que vous défendez ici commencent à être remises en causes", a-t-il lancé à l'adresse des parlementaires.
"Vous faites progresser l'état de droit, parce que vous permettez de garder de manière vigilante les engagements que nous avons pu prendre. Plus que jamais nous avons besoin du Conseil de l'Europe", a-t-il ajouté.
En 2019, le Conseil de l'Europe célèbrera son 70e anniversaire, a par ailleurs rappelé François Hollande avant d'annoncer: "La France présidera son Comité des Ministres et elle se tient prête à organiser un sommet, le quatrième, pour lui donner un nouveau cap".
François Hollande s'est voulu rassurant sur le démantèlement de la "jungle" de Calais - camp informel du Nord de la France où s'entassent entre 7000 à 10 000 réfugiés et demandeurs d'asile dans des conditions dégradantes - alors que la France a une nouvelle fois été condamnée par la CEDH en juillet dernier pour la rétention d'enfants migrants.