Dernière mise à jour à 15h34 le 19/11
L'ancien Premier ministre français François Fillon a été jugé par les téléspectateurs comme étant le candidat le plus convaincant à l'issue de l'ultime débat télévisé qui a opposé jeudi soir les sept candidats à la primaire de la droite et du centre.
Selon un sondage Elabe/BFMTV publié jeudi soir à la suite du débat, M. Fillon est jugé plus convaincant par 33% des téléspectateurs contre 32% pour Alain Juppé et 18% pour Nicolas Sarkozy.
Toutefois, malgré les efforts de M. Fillon, qui a fortement progressé ces dernières semaines dans les sondages, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy restent les favoris de la primaire.
Selon un nouveau sondage de Ipso-Sopras-Steria publié le jeudi 17 novembre, l'ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux Alain Juppé est crédité de 36% des intentions de vote malgré une perte de 5 points.
Il est suivi par l'ancien président Nicolas Sarkozy, avec 29% des intentions de vote (-1). François Fillon arrive en troisième position passant de 12 à 22% des intentions de vote, en un mois.
Les deux favoris ont ainsi exprimé leurs positions, lors de cet ultime débat sur les questions d'enjeu majeur comme les conséquences que vont entrainer l'élection de Donald Trump, la lutte contre le terrorisme ou encore sur l'adhésion de la Turquie dans l'Union européenne (UE).
Alain Juppé invite ainsi la France et l'Europe à se préparer à trois chocs, avec l'arrivée au pouvoir de M. Trump : Un choc sur le plan commercial car le protectionnisme annoncé par M. Trump serait une régression pour l'économie française et européenne en générale, a-t-il prévenu.
Et pour faire face à cette situation, la France et l'Europe doivent défendre leurs intérêts et se doter des outils nécessaires pour avoir une politique commerciale offensive, estime M. Juppé.
Puis il y a le choc de la défense, "M. Trump dit qu'il faut que les Européens dépensent davantage" pour leur propre sécurité. Sur ce point, le maire de Bordeaux estime que l'Europe doit prendre ses responsabilités en termes de sécurité et de défense.
Et le troisième choc est celui du développement durable. Et il n'est pas question de renoncer à lutter efficacement contre le réchauffement climatique, a indiqué Alain Juppé, faisant allusion aux menaces de M. Trump de remettre en cause l'accord sur le climat.
Le maire de Bordeaux a également promis de mener la lutte contre le terrorisme dans le cadre de la coalition internationale s'il est élu. "Si j'accède à des responsabilités nationales je mènerai sans merci la lutte contre l'Etat islamique dans le cadre de la coalition, et contre tous les mouvements extrémistes qui nous ont déclaré la guerre", a déclaré M. Juppé.
Sur les négociations sur l'adhésion de la Turquie dans l'UE, le maire de Bordeaux estime que ce pays n'a pas sa place dans l'UE et accuse la Chancelière allemande Mme Merkel d'avoir engagé seule des négociations avec le président turc, notamment sur la libéralisation des visas aux Turcs sous certaines conditions, le réengagement d'une négociation dans la perspective de l'adhésion de la Turquie dans l'UE.
Tout comme M. Juppé, Nicolas Sarkozy estime que l'élection de M. Trump va avoir deux conséquences géostratégiques majeures : La première c'est que la première puissance économique et militaire va défendre ses intérêts avec davantage d'agressivité.
Et "on ne peut pas laisser massacrer littéralement notre industrie, notre agriculture, notre ruralité. Je propose donc immédiatement que l'Europe se réunisse pour adopter un bail européen Act" pour faire face, a affirmé M. Sarkozy.
La deuxième conséquence de l'élection de M. Trump selon l'ancien président français, c'est le désengagement des Etats-Unis qui laissera une possibilité pour France et les Européens de réaffirmer un leadership sur des questions essentielles comme la régulation du prix des matières premières, la réforme du nombre de membres permanents du Conseil de sécurité, la résolution des problèmes de sécurité ou de stabilité des frontières en Méditerranée etc.
Sur la lutte contre le terrorisme, Nicolas Sarkozy estime qu'on ne peut pas régler le drame syrien sans les Etats-Unis. Il propose de sortir du climat de guerre froide, "totalement contre productif" entre les Etats-Unis et la Russie pour faire une même et seule coalition.
"Nos intérêts stratégiques sont en jeu en Syrie parce que c'est la Méditerranée. Et si l'Afrique du nord s'écroule, des Etats disparaissent, nous aurons des flots migratoires que nous ne pourrons pas maîtriser. Donc la France et l'Europe doivent être au coeur de la solution en Syrie et en Libye, en Afghanistan etc", a-t-il observé.
Selon lui, on ne réglera pas les problèmes au Moyen-Orient par la seule intervention militaire car une fois l'Etat islamique rayé de la carte, il va falloir, estime-t-il, organiser une grande conférence sur la paix et la sécurité pour essayer de trouver une solution au conflit entre les chiites et les sunnites.
L'ancien président français a également déclaré être opposé à l'entrée de la Turquie dans l'UE et estime qu'il est temps de mettre un terme aux négociations d'adhésion de la Turquie.
Le premier tour de la primaire de la droite et du centre est prévu le 20 novembre prochain.