Dernière mise à jour à 08h22 le 22/11
A quelques jours de l'ouverture du célèbre marché de Noël, quatre hommes ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche à Strasbourg, dans l'est de la France, dans le cadre d'une enquête antiterroriste, indiquent lundi les médias français, relayant une information de l'AFP selon laquelle "des éléments sérieux rendaient nécessaires ces interpellations".
Les arrestations, conduites dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet antiterroriste, surviennent à quelques jours de l'ouverture vendredi de la 446e édition du célèbre marché de Noël de Strasbourg, qui attire chaque année environ 2 millions de personnes dans les rues de la capitale alsacienne.
Les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sont intervenus dans deux quartiers de Strasbourg. Les quatre personnes interpellées étaient toujours en garde à vue dimanche soir.
Le préfet du département du Bas-Rhin, Stéphane Fratacci, avait indiqué le 8 novembre dernier qu'"en cas d'informations précises et circonstanciées" concernant des menaces terroristes, le marché de Noël pourrait être "suspendu ou annulé".
En mai 2014, une filière djihadiste avait été démantelée dans la région, avec l'interpellation de sept Alsaciens qui s'étaient rendus en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014. Ils ont été condamnés en juillet à Paris à des peines de six à neuf ans de prison ferme.
La peine la plus lourde a été prononcée contre Karim Mohamed-Aggad, dont le frère Foued, qui était du voyage en Syrie, a été identifié comme l'un des kamikazes du Bataclan lors des attentats du 13 novembre 2015.
Le Nouvel Observateur indique par ailleurs sur son site lundi que selon ses informations, deux autres personnes ont été interpellées à Marseille dans le sud de la France dans la journée de dimanche. Il s'agirait d'un homme radicalisé connu des services de police et d'un de ses complices. Tous deux seraient en lien avec les quatre personnes interpellés à Strasbourg et feraient partie d'un commando recherché depuis plus de 6 mois par la DGSI.
La France est confrontée depuis près de deux ans à une menace terroriste djihadiste sans précédent, qui s'est notamment concrétisée par des attentats en novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts à la salle de concert du Bataclan, sur des terrasses de café et devant le Stade de France) et en juillet 2016 à Nice (86 morts).
Début septembre, la police a arrêté un commando de femmes djihadistes à l'origine d'un attentat avorté à la voiture piégée. Le véhicule avait été retrouvé rempli de bonbonnes de gaz non loin de Notre-Dame-de-Paris le 4 septembre dernier.
"Le terrorisme est là. Et la menace est lourde", a déclaré vendredi le Premier ministre Manuel Valls en réponse à une question sur l'état d'urgence, en vigueur depuis les attentats de novembre 2015.
Le président français François Hollande a affirmé le 15 novembre vouloir prolonger l'état d'urgence jusqu'à l'élection présidentielle d'avril-mai 2017.