Dernière mise à jour à 08h54 le 22/11
Le premier tour des premières primaires de la droite républicaine française pour les présidentielles de l'année prochaine s'est achevé par un surprenant duel à venir entre deux anciens premiers ministres et signé la fin du retour politique de l'ancien président Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy est en effet arrivé en troisième position sur les sept candidats à l'investiture du parti de centre-droit français. Le vainqueur surprise a été François Fillon, auteur d'une remontée aussi remarquable que tardive qui lui a permis d'arriver très nettement en tête, devant le favori Alain Juppé.
François Fillon et Alain Juppé s'affronteront lors d'un vote pour le second tour de la nomination du futur candidat du parti les Républicains le 27 novembre. Il est actuellement largement admis que le vainqueur sera celui qui se retrouvera en face de la patronne du Front national, Marine Le Pen, pour la présidence. L'attitude anti-Europe et anti-immigration de Marine Le Pen, très discrète depuis quelque temps, gagne en popularité parmi les électeurs français, et dans une interview avec CNN la semaine dernière, elle a dit qu'elle avait été encore enhardie par la récente victoire de Donald Trump aux États-Unis. Cette victoire « fait comprendre aux Français que ce que les gens veulent, et ce qu'ils peuvent obtenir, s'ils se mobilisent », a-t-elle dit.
François Fillon a remporté environ 44% des voix, suivi d'Alain Juppé avec environ 28%. De son côté, Nicolas Sarkozy n'a eu que 20% des voix et a déclaré dans un tweet reconnaissant sa défaite, « Je souhaite le meilleur pour mon pays et pour celui qui devra diriger la France que j'aime - NS ». Dans son discours prononcé en direct à la télévision dans la soirée, il a également annonncé qu'il soutiendra François Fillon lors du second tour. François Fillon, 62 ans, a été premier ministre de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Originaire du Mans, dans le Nord-ouest de la France, et foncièrement catholique, il symbolise la droite provinciale traditionnelle. Son programme, résolument libéral, vise à mettre fin à la semaine de 35 heures de travail, à réduire les dépenses publiques, à abolir l'impôt sur la fortune, à réduire l'immigration et à investir 12 milliards d'Euros dans la sécurité, la défense et la justice.
Il y a quelques semaines, François Fillon avait été encore considéré comme un très improbable candidat à la présidence mais a gagné des électeurs avec ses performances réussies lors des débats télévisés. Après sa victoire, il a tweeté un message en direction de l'électorat français. « Je remercie les Français qui m'ont soutenu et j'envoie un message de respect et de rencontre aux autres électeurs ». Il affrontera Alain Juppé, âgé de 71 ans, actuel maire de Bordeaux, qui a également été Premier ministre de 1995 à 1997 sous la présidence de Jacques Chirac, considéré comme un modéré qui promet de promouvoir une « identité nationale heureuse » s'il arrive au pouvoir, et qui a favori des primaires été presque jusqu'à la veille du scrutin.