Dernière mise à jour à 09h44 le 24/11
Des procureurs sud-coréens ont fait une descente dans les locaux du Samsung Group mercredi, après des articles de presse rapportant des allégations de liens avec une confidente de la Présidente Park Geun-hye, accusée d'un scandale de trafic d'influence. Les procureurs ont également visité le plus grand fonds de pension de Corée du Sud, le National Pension Service (NPS), a annoncé un porte-parole du NPS. Selon l'agence de presse Yonhap, les enquêteurs enquêtent sur la décision du NPS d'approuver la fusion de 8 milliards de Dollars US entre Samsung C&T Corp et Cheil Industries l'an dernier.
Ces perquisitions montrent que les procureurs élargissent leur enquête aux allégations de trafic d'influence dans le scandale de corruption qui secoue actuellement la présidence de Mme Park sur les relations entre le gouvernement et les grandes entreprises. NPS, le troisième plus grand fonds de pension du monde, a attiré l'attention des médias et des groupes civiques au cours de son approbation en tant qu'actionnaire majeur de la fusion entre deux sociétés affiliées de Samsung Group, le plus grand conglomérat familial de Corée du Sud. Son soutien a été considéré comme crucial pour le succès de la fusion et, selon certains médias sud-coréens, son approbation est intervenue dans des circonstances mystérieuses.
Les procureurs ont perquisitionné quatre emplacements -le siège du NPS, le siège du bureau de gestion des placements du NPS, les bureaux du groupe Samsung et le bureau d'un ancien responsable de la gestion des placements du NPS- a déclaré un responsable de l'accusation qui n'était pas autorisé à parler aux médias et a refusé d'être identifié. Mme Park et sa confidente, Choi Soon-sil, font actuellement l'objet d'une enquête pour avoir exercé des pressions indues sur les grands conglomérats, dont le Samsung Group, afin de lever des fonds pour des fondations qui soutiennent la politique de promotion de communautés culturelles et sportives.
Lee Young-ryeol, le procureur principal chargé de diriger l'enquête, a déclaré dimanche que 53 conglomérats, « craignant des inconvénients directs et indirects pour des activités commerciales comme les contrôles fiscaux », ont été « contraints de verser des fonds » aux fondations. Selon Park Ju-gun, directeur du cabinet de recherche CEO Score, il n'était pas surprenant que les procureurs cherchent maintenant des preuves dans les bureaux du Groupe Samsung sur la façon dont la fusion pourrait avoir été influencée par les contributions du conglomérat aux fondations. La fusion des filiales de Samsung a été approuvée par les actionnaires en juillet 2015 et les procureurs ont déclaré que les deux fondations impliquées ont été créées dans les six mois suivants. La Présidente Park, dont le mandat de cinq ans se termine en février 2018, a jusque-là résisté aux appels à la démission, mais s'est excusée deux fois, affirmant qu'elle ne cherchait qu'à en faire profiter l'économie et non pas elle-même, mais reconnaît son imprudence dans ses liens avec Choi Soon-sil.