Dernière mise à jour à 08h19 le 08/12
Les participants au troisième Forum de Dakar sur la paix et la sécurité ont suggéré mardi soir "un discours théologique solide" pour lutter contre la radicalisation et l'extrémisme violent.
La rencontre informelle a réuni pendant deux jours, sous forme d'ateliers et de conférence, plusieurs centaines d'experts de haut niveau, d'hommes politiques, militaires, chefs d'entreprises, journalistes et chercheurs issus de divers horizons.
Plusieurs mécanismes et stratégies et de lutte contre le terrorisme et plus précisément contre l'extrémisme violent ont été identifiés, a indiqué le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
"Sur la radicalisation et l'extrémisme violent, le besoin d'un discours théologique solide, dynamique et populaire, apparaît très important pour discréditer la propagande des groupes terroristes et rassurer les populations, en particulier la jeunesse", a-t-il ajouté.
Selon lui, la lutte contre le radicalisme doit dépasser les perceptions généralistes du phénomène, pour agir, coopérer et mettre en œuvre des solutions appropriées.
"Il faut davantage d'analyses partagées et surtout plus fines des réalités locales", a soutenu M. Ndiaye.
Pour le ministre sénégalais des Affaires étrangères, les participants au Forum de Dakar ont alerté sur le danger du numérique en Afrique (350 millions d'utilisateurs), en soulignant que les Etats africains ont la volonté de contrôler ses flux et de lutter contre la contrebande et la cybercriminalité.
"Ce qui est difficile, c'est le faire en respectant la liberté d'expression et la vie privée", a estimé M. Ndiaye.
Le Forum de Dakar a encouragé le renforcement du contrôle des groupes terroristes, la gouvernance et la protection des richesses naturelles et la prévention des drames humanitaires.
Sur le plan militaire, les chefs d'Etat-major ont relevé que le processus de lutte contre le terrorisme ne passe pas seulement par la force, mais aussi par le renseignement et la recherche du dialogue et l'équipement des forces de défense et de sécurité.
Comme les participants, les chefs d'Etat et de gouvernement ont plaidé lors d'un panel pour "une approche globale contre la radicalisation".
Pour le président sénégalais Macky Sall, si l'Afrique n'est pas sécurisée, l'Amérique, l'Europe et l'Asie ne le seront pas.
Lui emboîtant le pas, le président du Nigeria Muhammadu Buhari a exhorté les pays africains à privilégier les échanges de renseignements. Pour lui, ces échanges de renseignements sont essentiels.
"La menace est globale et les réponses doivent être globales et appropriés", a souligné le président capverdien Jorge Carlos Fonseca.
Plusieurs pays, dont la Chine, et une vingtaine d'entreprises de défense et de sécurité ont contribué au financement du Forum de Dakar.