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Les PM russe et turc veulent rétablir rapidement les relations bilatérales

Xinhua | 08.12.2016 08h15

Les discussions tenues mardi à Moscou entre le Premier ministre russe Dmitri Medvedev et son homologue turc Binaly Yildrim pourraient être importantes pour la relance des relations bilatérales, notamment des liens économiques.

"Le principal objectif est de relancer notre coopération commerciale et économique. Elle doit retrouver une croissance régulière", a déclaré M. Medvedev à la presse après cette rencontre.

Les relations entre les deux pays sont tendues à partir de novembre 2015, lorsque la Turquie a abattu un avion de guerre russe près de la frontière turco-syrienne. Le président russe Vladimir Poutine avait qualifié cet incident de "coup de poignard dans le dos" et ordonné une série de sanctions contre Ankara, ce qui a porté un coup sévère à l'économie turque.

Cette période de relations glaciales a commencé à prendre fin en juin dernier après les excuses du président turc Recep Tayyip Erdogan pour cet incident. Depuis, Moscou a commencé à lever progressivement ses sanctions.

M. Poutine a ensuite reçu son homologue turc en août suivant à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie. Après cette rencontre, les deux hommes ont eu des conversations téléphoniques fréquentes à propos des relations bilatérales et des épineuses questions régionales. M. Poutine a par ailleurs rencontré M. Erdogan en marge du Congrès international de l'énergie en octobre dernier à Ankara.

M. Medvedev a déclaré avoir discuté avec M. Yildrim d'une vaste série de sujets portant sur le commerce, les investissements, le pétrole, le gaz et l'énergie nucléaire, ainsi que les hautes technologies, l'agriculture et le tourisme.

Parmi les grands projets bilatéraux discutés figure le gazoduc TurkStream qui doit passer par la mer Noire et fournir à la Turquie 15,75 milliards de m3 de gaz russe par an et le même volume aux marchés européens. Le projet a été initié en 2014, mais a été suspendu jusqu'à la signature d'un accord entre MM. Poutine et Erdogan en octobre dernier.

Les deux chefs de gouvernement ont également évoqué la construction de la première centrale nucléaire de conception russe à Akkuyu (sud de la Turquie), un autre projet jusqu'ici suspendu en raison de la dégradation des relations.

Selon M. Yildirim, Ankara a pris toutes les décisions nécessaires pour accélérer le projet TurkStream et faciliter l'arrivée d'investissements estimés à environ 20 milliards de dollars afin que le gazoduc entre en service d'ici 2023, date du 100e anniversaire de la fondation de la République de Turquie.

Le chef du gouvernement turc a déclaré lors d'une conférence de presse que les deux parties s'étaient fixé un "objectif ambitieux", à savoir porter le volume du commerce bilatéral à 100 milliards de dollars par an contre 36 milliards aujourd'hui.

"L'objectif des 100 milliards est réalisable. Pour y parvenir, il est nécessaire de lever les restrictions, d'assouplir le régime des visas et d'augmenter la cadence des échanges commerciaux", a ajouté Binaly Yildrim.

Ankara a également souhaité faire retrouver au tourisme turc ses niveaux d'antan, car le pays était autrefois l'une des destinations préférées des Russes avant que les relations ne se tendent.

A propos de la crise syrienne, les deux parties ont déclaré que la priorité était de normaliser la situation dans le pays, tout en insistant sur le fait qu'une solution politique devait être atteinte en favorisant le dialogue inter-syrien.

M. Yildrim a ajouté que la Turquie entendait mettre fin à la crise humanitaire dans la ville d'Alep (nord-ouest), permettre à la population du pays d'avoir accès à une aide humanitaire et créer les conditions pour permettre le retour des réfugiés syriens.

L'opération Bouclier de l'Euphrate, menée actuellement par les forces turques dans le nord de la Syrie, vise à atteindre ces objectifs, a-t-il assuré.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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