Moment critique dans la crise syrienne, alors qu'Alep pourrait entièrement tomber sous le contrôle du gouvernement

Alors qu'il remporte de plus en plus de victoires militaires dans la ville assiégée d'Alep, le gouvernement syrien est déterminé à reprendre entièrement le contrôle de la ville ainsi que des autres territoires actuellement contrôlés par les rebelles.

Dans un entretien avec le journal pro-gouvernement al-Watan, le président syrien Bachar el-Assad a déclaré mercredi que "la décision de libérer toute la Syrie, y compris Alep, a été prise".

Dans une offensive de grande envergure lancée il y a plus de deux semaines, les troupes syriennes ont déjà repris 80% des zones contrôlées par les rebelles dans la partie est d'Alep.

"Alep changera complètement le cours des combats en Syrie, et représentera l'échec des complots internationaux, régionaux et étrangers", a affirmé Bachar el-Assad.

Le ministre syrien de la Réconciliation, Ali Haidar, a qualifié mercredi l'avance militaire dans Alep de "stratégique et qualitative" qui "aura un énorme impact tant au niveau militaire que politique".

Plus tôt, le gouvernement syrien a déclaré rejeter tout cessez-le-feu pour Alep, craignant que les rebelles utilisent cette opportunité pour se regrouper.

La Chine et la Russie ont mis leur veto lundi à une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies appelant à une trêve humanitaire d'une semaine dans cette ville du nord de la Syrie.

Ces deux dernières semaines, plus de 30.000 civils se sont échappés d'Alep est vers les zones contrôlées par le gouvernement dans l'ouest de la ville. Les organisations humanitaires ont tiré la sonnette d'alarme concernant la situation des 250.000 personnes vivant encore dans Alep est.

Liu Jieyi, représentant permanent de la Chine à l'ONU, a déclaré que la Chine reste engagée à une résolution politique de la crise syrienne, qui s'établirait sur "les quatre voies de la reprise du cessez-le-feu, des pourparlers de paix politiques, une coopération dans la lutte antiterroriste et l'aide humanitaire".

Concernant la résolution du Conseil de sécurité, l'analyste politique syrien Hmaidi Abdullah a déclaré qu'elle offrirait une chance aux rebelles "de se regrouper et se renforcer".

Un autre analyste, Taleb Ibrahim, estime que cela pourrait également empêcher les soldats syriens d'avancer davantage dans les zones contrôlées par les rebelles.

La résolution, présentée sans avoir consulté toutes les parties, n'était pas propice à une amélioration de la situation en Syrie, a déclaré Xie Xiaoyan, envoyé spécial de la Chine sur le dossier syrien, lors de sa visite à Damas mercredi.

Il a appelé à l'unité au sein du Conseil de sécurité, alors que la crise syrienne entre dans un moment critique et sensible, ajoutant que les pays concernés devraient éviter de créer des conflits et de compliquer la situation.