Un envoyé chinois appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à rester uni sur la question syrienne

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit rester uni pour parvenir à un consensus et se montrer en mesure de résoudre la crise en Syrie, a déclaré un envoyé chinois au cours de son dernier voyage à Damas.

Interrogé sur le récent veto opposé par la Chine à un projet de résolution relatif à la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, Xie Xiaoyan, envoyé spécial du gouvernement chinois sur la question syrienne, a déclaré que ce projet de résolution n'avait pas fait l'objet de consultations exhaustives, et ne permettrait donc pas d'améliorer la situation en Syrie.

M. Xie a appelé le Conseil de sécurité à rester uni, car la crise syrienne est à présent entrée dans une étape aussi cruciale que délicate, et les pays concernés doivent à tout prix éviter de créer de nouveaux litiges ou de compliquer la situation.

Au sein du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie ont voté contre un projet de résolution proposé par plusieurs pays pour établir une trêve à Alep, sans prévoir cependant l'évacuation des rebelles de cette zone clé.

Au cours d'un entretien avec M. Xie, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères syrien Walid al-Moallem a exprimé sa gratitude envers la Chine et la Russie pour ce veto, soulignant que le projet de résolution avait de fait omis de stipuler l'évacuation des rebelles de la partie est de la ville.

"Le double veto de la Russie et de la Chine est un effort pour faire échouer le projet des pays occidentaux, qui est de donner aux rebelles à l'est d'Alep le temps de se regrouper et de regagner du terrain", a par ailleurs déclaré Hmaidi Abdullah, un analyste politique syrien.

Un autre analyste, Taleb Ibrahim, a estimé que le projet de résolution rejeté par la Russie et la Chine aurait également eu pour effet d'empêcher l'armée de continuer à progresser dans les zones contrôlées par les rebelles.

Ce projet de résolution intervient alors que l'armée syrienne est en train de réaliser une percée massive à Alep. L'armée a désormais regagné le contrôle de plus de 80 % des quartiers tenus par les rebelles dans l'est de la ville, dans le cadre d'une campagne de grande envergure destinée à les chasser d'Alep.

Plusieurs trêves ont précédemment été déclarées, mais ont rapidement échoué, et n'ont pas permis de régler la crise. Le gouvernement et les rebelles n'ont cessé d'échanger des accusations, se renvoyant mutuellement la responsabilité des échecs.

M. Xie a entamé mercredi sa deuxième visite à Damas en tant qu'envoyé spécial de la Chine. Au cours de cette visite de deux jours, il s'est entretenu avec M. al-Moallem, ainsi qu'avec le ministre d'Etat à la Réconciliation nationale Ali Haidar, et avec des représentants de l'opposition.

L'envoyé spécial a souligné à plusieurs reprises au cours de sa visite que la Chine continuerait à jouer un rôle constructif dans cette crise, afin d'aider la Syrie à retrouver au plus vite la paix et la stabilité.

Il a rappelé que la situation syrienne était toujours "très complexe", et a invité les parties concernées à rester patientes dans la recherche d'une solution.