Dernière mise à jour à 08h43 le 19/12
La Haute autorité, organe chargé de la primaire de la gauche française, a publié samedi la liste des sept candidats retenus pour la primaire de la gauche de la présidentielle 2017, prévue les 22 et 29 janvier prochains.
Parmi eux, un ancien Premier ministre socialiste, Manuel Valls. Agé de 54 ans, M. Valls a déclaré sa candidature à la primaire de la gauche quatre jours après le renoncement du président français François Hollande à briguer un second mandat.
L'ancien Premier ministre, qui veut ainsi défendre le bilan du quinquennat de Hollande, se pose en rassembleur de la gauche.
"Ma candidature est celle de la conciliation, de la réconciliation. Je pose ce premier acte pour l'unité, parce qu'aujourd'hui, j'ai une responsabilité : rassembler", a-t-il lancé à une gauche divisée lors de sa déclaration de candidature.
Parmi ses projets figure la suppression de l'article 49.3 de la Constitution, auquel il a eu recourt à six reprises en tant que Premier ministre, notamment à l'occasion du vote du projet de loi travail, qui a fait l'objet de vive polémique.
"Je proposerai, hors texte budgétaire, parce que la Nation a besoin d'un budget, de supprimer purement et simplement le 49.3. Je connais parfaitement les effets pervers du 49.3, je suis très lucide, et puis j'ai appris, [...] dans la société de participation dans laquelle nous vivons, son utilisation est devenue dépassée et elle apparaît comme brutale", a déclaré M. Valls.
A la primaire socialiste de 2011, l'ancien Premier ministre avait fini en cinquième et avant-dernière position avec un peu plus de 5% des voix.
Trois anciens ministres socialistes sont également en lice pour la primaire, dont Arnaud Montebourg (54 ans), ancien ministre du Redressement productif.
Comme Manuel Valls, M. Montebourg était candidat à la primaire socialiste en 2011, où il avait remporté la troisième place avec 17% des voix, derrière Martine Aubry et l'actuel président François Hollande. Son attachement aux idéaux de la gauche l'ont obligé a quitter le gouvernement en 2014.
"Je n'aurais pas dû être là devant vous à proposer un projet alternatif. Car pour moi, l'alternative était celle que nous avions cru mettre au pouvoir il y a quatre ans [...] Quatre années plus tard, qui n'éprouve le sentiment d'un gâchis ?", a déclaré M. Montebourg lors d'un discours à Frangy en août dernier.
Fondateur du mouvement "le Projet France", M. Montebourg est l'un des grands défenseurs du "Made in France". Dans son programme, l'ancien ministre veut lutter contre les politiques d'austérité en France et consacrer près de 20 milliards d'euros à l'investissement public. Au niveau européen, M. Montebourg promet de mettre fin au traité de libre-échange européens, le TAFTA et le CETA.
Benoît Hamon (49 ans) est un ancien ministre de l'Education nationale. Aujourd'hui député "frondeur", M. Hamon incarne l'aile gauche du Parti socialiste, à l'instar d'Arnaud Montebourg. Très critique à l'endroit du gouvernement, il s'est distingué à l'Assemblée nationale par son opposition à la majorité des projets de loi du gouvernement Valls, notamment le projet de loi travail.
Il propose à ce sujet dans son programme ce qu'il appelle "le 49.3 citoyen", c'est-à-dire "la possibilité donnée aux citoyens de réunir par pétition 1% du corps électoral (450.000 signatures) pour qu'un texte voté par le Parlement soit obligatoirement soumis a un référendum pour obtenir validation avant d'être promulgué".
L'une des premières mesures que M. Hamon a décidé de prendre en tant que président élu est l'abrogation de la loi travail. L'ancien ministre veut également organiser un référendum sur le droit de vote des étrangers aux élections locales. Autre proposition très à gauche du candidat, la création d'un revenu universel d'existence d'un montant de 750 euros par mois pour tous les français dès l'âge de 18 ans.
Vincent Peillon (56 ans) est le dernier candidat socialiste en lice pour la primaire de la gauche. Egalement ancien ministre de l'Education nationale et agrégé de philosophie, M. Peillon est l'un des derniers à avoir déclaré sa candidature à la primaire. Loin des projecteurs depuis son départ du gouvernement en 2014, M. Peillon signe ainsi son retour et bénéficie du soutien de la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Vincent Peillon se réclame du bilan de François Hollande tout en critiquant Manuel Valls sans le nommer. "J'ai mon identité politique, mon projet. Je n'ai jamais changé de ligne. J'ai toujours défendu les 35 heures, je n'ai jamais dit que je voulais supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune", a-t-il déclaré dans le journal Le Monde, lundi dernier. M. Peillon a également promis de supprimer le 49.3 s'il est élu président, et dit être "pour une gauche qui protège enfin".
A ces candidats socialistes s'ajoutent deux candidatures écologistes, Jean-Luc Bennahmias (62 ans), ancien eurodéputé et candidat de l'Union des démocrates et écologistes (UDE), et François de Rugy (43 ans) député et président du Parti écologiste.
Enfin, la députée et ancienne ministre du Logement Sylvia Pinel (39 ans) est la seule femme candidate et représente le Parti radical de gauche (PRG).
Selon un sondage publié début décembre par Harris Interactive sur les intentions de vote à la primaire de la gauche et sur les candidats, l'ancien Premier ministre Manuel Valls remporterait 45% des suffrages exprimés au premier tour, Arnaud Montebourg 28% et Benoît Hamon 11%.