Dernière mise à jour à 15h42 le 30/03
L'ancienne présidente sud-coréenne destituée Park Geun-hye a comparu jeudi devant le tribunal du district central de Séoul qui doit se prononcer sur le mandat d'arrêt requis par le parquet à son encontre, ont rapporté les médias locaux.
Mme Park, vêtue d'un tailleur-pantalon bleu marine, est montée dans une berline noire garée devant sa résidence privée dans un quartier chic de la capitale à 10h09 heure locale (1h09 GMT), avant d'arriver au tribunal 11 minutes plus tard, escortée par des voitures et des motards de la police.
Des dizaines de sympathisants, surtout des personnes âgées, brandissaient des drapeaux nationaux devant la maison de Mme Park pour s'opposer à son éventuelle arrestation. Certains élus de l'ancien parti Saenuri au pouvoir et d'anciens conseillers présidentiels lui ont fait leurs adieux.
Mme Park leur aurait demandé pardon, avant de saluer de la main ses sympathisants depuis sa voiture. Le frère et la belle-sœur de Mme Park lui avaient rendu visite avant qu'elle ne parte pour le tribunal.
Mme Park, le visage fermé, n'a fait aucun commentaire devant les nombreux journalistes qui l'y attendaient à son arrivée.
Les anciens hommes forts du pays Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo ont été arrêtés pour des accusations de trahison et de corruption, mais leurs mandats d'arrêt avaient été délivrés directement par le parquet. Depuis 1997, cette décision revient au seul juge du siège.
Si le mandat d'arrêt est approuvé, Mme Park deviendra le troisième chef de l'Etat sud-coréen à être placé en détention. La décision finale du tribunal devrait être communiquée tard ce jeudi ou tôt vendredi.
Park Geun-hye avait été longuement interrogée le 21 mars dernier par les services du procureur du district central de Séoul, situés à côté du tribunal où elle comparaissait ce jeudi.
Au cours de l'enquête, elle a nié la plupart des accusations portées par les procureurs, notamment la corruption, l'abus d'autorité, l'extorsion et la divulgation de documents confidentiels.
Au total, Mme Park fait face à 13 chefs d'accusation. Elle est notamment soupçonnée d'avoir reçu des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin de la part du vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-yong, actuellement en détention. En échange, M. Lee souhaitait qu'elle l'aide à succéder à la tête du groupe Samsung à son père, hospitalisé depuis près de trois ans après une crise cardiaque, même si M. Lee avait déjà de facto repris les rênes du plus grand conglomérat familial du pays.
Choi Soon-sil, la sulfureuse confidente de Mme Park, est quant à elle accusée d'avoir extorqué des dizaines de millions de dollars à un grand nombre de conglomérats pour établir deux fondations prétendument à but non lucratif qu'elle utilisait à des fins personnelles.
Une des anciennes conseillères de Mme Park, actuellement en détention, est soupçonnée pour sa part d'avoir régulièrement transmis des documents d'Etat secrets à Mme Choi pour permettre à cette dernière de s'immiscer dans les affaires de l'Etat.