Dernière mise à jour à 08h26 le 25/05
Suite aux informations publiées mercredi par l'hebdomadaire Le Canard enchaîné concernant un éventuel acte de favoritisme et un possible délit d'abus de confiance de la part du nouveau ministre de la Cohésion des territoires, le gouvernement français est monté au créneau pour défendre Richard Ferrand tandis que la présidente du Front national a demandé sa démission.
"Il ne saurait être question" de la démission de Richard Ferrand, a dit à la mi-journée, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, évoquant "un acte ni délictuel ni pénal". Selon Le Canard enchaîné, le nouveau ministre de la Cohésion des territoires, a loué, lorsqu'il était directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012, à sa femme Sandrine Doucen, avocate de profession et gérante d'une société civile immobilière (SCI) - dont le journal laisse entendre qu'elle aurait pu être créée pour l'occasion - des locaux à Brest (Finistère), à partir de 2011, pour y loger un centre de soins géré par son entreprise.
Une rénovation a ensuite été entreprise aux frais des Mutuelles et, six ans après la création de la société immobilière, "la valeur des parts a été multipliée par 3 000", affirme l'hebdomadaire.
"Le prix était conforme au marché et rien n'a été caché", se justifie lui-même Richard Ferrand dans les colonnes du Canard Enchaîné.
Le ministère de la Cohésion des territoires a par ailleurs estimé dans un communiqué que "cette polémique est le fruit de la nomination récente de Richard Ferrand" au gouvernement et que les accusations portées visent à "donner de manière injustifiée de l'écho à des dénonciations calomnieuses qui poursuivent Monsieur Ferrand depuis de longues années".
Les actes de M. Ferrand, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, ne présentent "aucun caractère répréhensible" et la "probité" du nouveau ministre ne saurait être mise en cause, affirment des sources à Matignon au journal Le Monde.
Le Canard enchaîné affirme également que le député socialiste du Finistère a, lui aussi, eu recours à la pratique très répandue des emplois familiaux, en "offrant" un emploi d'assistant parlementaire à son fils, "pendant quelques mois" en 2014 "pour un montant total brut de 8 704 euros". "C'était une pratique légale à l'époque, cela a été sur une courte durée et pour un travail réel", rétorque Matignon qui veut éviter tout amalgame avec l'affaire du PenelopeGate dans laquelle le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon et son épouse sont mis en examen.
Au micro d'Europe 1, mercredi, Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, a réaffirmé qu'il n'y avait "rien illégal" dans les faits dévoilés tout en reconnaissant que l'affaire "tombait mal", créant "de la suspicion dans un contexte de suspicion", alors que le gouvernement est en pleine préparation de la première loi du quinquennat Macron sur la moralisation de la vie publique.
Invitée de l'émission "Questions d'info" sur LCP, la présidente du Front national a demandé à Richard Ferrand de "poser sa démission". "Je mets un trait d'égalité absolument total entre l'affaire Fillon et l'affaire Ferrand. Quand on veut que la première loi soit une loi de moralisation, dans moralisation, il y a morale. M. Ferrand devrait en tirer les conséquences lui-même", a-t-elle déclaré.
Selon elle, le ministre de la Cohésion des territoires a bénéficié d'"un enrichissement personnel parfaitement immoral". "Est-ce que c'est illégal ou non? La question n'est pas vraiment là en politique", a-t-elle ajouté.