Dernière mise à jour à 08h40 le 16/06
A la demande de la justice française, le Parlement européen (PE), réuni en session plénière à Strasbourg, a levé, jeudi, l'immunité de l'eurodéputée et présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, dans le cadre d'une affaire de diffamation à l'encontre du maire (LR/Les Républicains/droite) de Nice Christian Estrosi.
Le rapport sur la demande de levée d'immunité de Marine Le Pen a été adopté à main levée par les eurodéputés, dans l'hémicycle strasbourgeois, jeudi. La présidente du FN, en campagne cette semaine pour les élections législatives françaises où elle pourrait l'emporter dans le Pas-de-Calais (Nord de la France), n'a pas assisté au vote.
Les eurodéputés ont estimé n'avoir aucune raison de soupçonner que la procédure judiciaire française soit motivée par une "intention de nuire à l'activité parlementaire ou politique de Marine Le Pen".
La présidente du Front national, candidate à l'élection présidentielle, se voit reprocher par le maire de Nice Christian Estrosi de l'avoir accusé de financer l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), par le biais d'un loyer très modéré pour une mosquée. Une organisation dont son parti réclame la dissolution.
En mai 2015, à la question d'un journaliste, qui, sur iTELE/Europe 1, lui demandait "Estrosi, complice des djihadistes?", Marine Le Pen avait répondu: "Lorsque l'on aide le fondamentalisme islamiste à s'installer, à diffuser, à recruter (...) quelque part, moralement, oui, on est un peu complice".
La levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen votée jeudi par le PE est distincte d'une procédure similaire en cours concernant une enquête sur le caractère potentiellement fictif des emplois de certains assistants parlementaires du FN.
Son immunité parlementaire a par ailleurs été levée dans le cadre d'une autre affaire relative à la diffusion de photos d'exécutions commises par le groupe Etat islamique (EI).
Mercredi, c'est son père, Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du parti, qui s'est vu infliger la même sanction dans le cadre d'une affaire d'incitation à la haine ou à la violence raciale.