France : réformes, sécurité et Brexit au centre des discussions entre Emmanuel Macron et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte

Le chef de l'État français, Emmanuel Macron et Mark Rutte, Premier ministre néerlandais, se sont rencontrés ce vendredi à Paris, en vue du prochain Conseil européen la semaine prochaine, évoquant notamment leurs politiques de réformes et les enjeux européens dont le Brexit, selon une déclaration conjointe à l'issue de leur entretien.

Emmanuel Macron a déclaré que tous deux avait évoqué leur volonté commune de réforme économique et sociale pour leur pays : "j'ai pu présenter le programme de réformes que le gouvernement aura à mettre en œuvre dans les prochains mois. Il est évident que ce programme et ces réformes que nous portons l'un et l'autre nous rapprochent et rapprochent nos deux pays, qui font face à des défis communs, celui de la compétitivité, celui d'économies qui sont aujourd'hui à rendre plus attractives dans un monde ouvert" a-t-il indiqué, soulignant leur volonté de "faire davantage ensemble (...) même si nos cultures sont différentes, même si nos équilibres politiques sont différents".

Le président français a pris en exemple la politique de réformes menées par les Pays-Bas : "c'est important pour nos concitoyens de part et d'autre qu'ils puissent comprendre qu'un pays, dont la culture est une culture de compétitivité mais d'équilibres sociaux comme les Pays-Bas, a pu mettre en œuvre des réformes, obtenir des vrais résultats en termes justement d'emploi et de croissance ; et fait partie des éléments de référence que nous devons avoir en tête pour les réformes que nous conduisons".

"Sur ces sujets économiques, sociaux-politiques, nous avons décidé l'un et l'autre de travailler davantage ensemble et de pouvoir - de manière bilatérale - essayer de progresser de concert. La relation est forte, historique, je souhaite que nous la renforcions" a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a également évoqué l'agenda européen avec Mark Rutte, rappelant que tous deux avaient du affronter l'extrême-droite et le populisme lors de leurs campagnes électorales respectives : "nous avons vu à quel point nos peuples doutaient parfois de l'Europe et d'une Europe qui avait perdu à un certain moment sa direction, le sens profond de son action qui était devenu par trop bureaucratique à certains égards ; et qui ne protégeait plus suffisamment pour de bonnes raisons".

"C'est cette Europe qui protège que nous allons promouvoir, c'est celle qui nous conduira dans les prochains mois à renégocier la directive travailleurs détachés. Hier - et je remercie vraiment les Pays-Bas pour leur soutien - nous avons repoussé un compromis qui n'était pas satisfaisant" a souligné le chef de l'État français.

Emmanuel Macron a fait part de son souhait de construire "en profondeur un accord beaucoup plus exigeant", qui permettra d'arrêter avec "le dumping social en Europe", et qui respectera chaque pays dans ses spécificités mais qui conduira à avoir un vrai marché ouvert des travailleurs, mais en fonction de leur talent et de leur mérite et pas parce qu'il y a des travailleurs qui coûtent beaucoup moins cher dans certains pays que dans d autres" a-t-il affirmé.

Concernant les enjeux migratoires, le chef de l'État français a expliqué vouloir initier avec son homologue néerlandais, des initiatives "fortes pour avoir une politique beaucoup plus responsable, beaucoup plus efficace et humaine en terme de migration, afin d'avoir une coordination du droit d' asile commun avec les pays tiers et les pays d'origine ; et avoir une politique migratoire beaucoup plus exigeante. Nous soulèverons ensemble ce sujet dès le prochain conseil" a-t-il précisé.

Au sujet du Brexit, Emmanuel Macron et Mark Rutte vont plaider pour une "forte coordination" des pays membres afin de définir des "objectifs communs". Emmanuel Macron a fait part de sa "reconnaissance particulière" pour la coopération sécuritaire des Pays-Pays : "je pense en particulier à votre présence au Mali, les Pays-Bas sont toujours là au côté de la France, apportent leur contribution à la paix, à la stabilité. Et je veux vraiment les en remercier parce qu'ils le font avec l'efficacité et la modestie qui les caractérisent, mais qui est importante à mes yeux" a-t-il déclaré.