Dernière mise à jour à 11h29 le 01/07
Alors que les forces irakiennes poursuivent leurs combats pour reprendre la ville de Mossoul, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) s'est dit préoccupé par les menaces croissantes à l'encontre des civils soupçonnés de liens avec le groupe djihadiste Etat islamique en Irak et au levant (EIIL).
"Alors que Mossoul est progressivement libérée de l'EIIL, nous assistons à une augmentation inquiétante des menaces, en particulier d'évictions forcées, contre ceux soupçonnés d'être membres de l'EIIL ou dont les proches sont présumés être impliqués avec Daech", a déclaré vendredi le porte-parole du Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.
Les services du Haut-Commissaire ont reçu des informations évoquant des courriers "dits lettres nocturnes, laissées dans les maisons des familles ou distribuées dans les quartiers" et avertissant les gens de partir à une date donnée sous peine d'expulsion forcée.
Pour le HCDH, ces menaces sont souvent liées à des accords tribaux réclamant l'exclusion dans certaines zones de toute famille soupçonnée d'être liée à l'EIIL.
"Les évictions forcées illégales et les déplacements de force peuvent équivaloir à une punition collective et contreviennent clairement à la Constitution irakienne, aux droits de l'Homme et au droit humanitaire international", a fait remarquer le porte-parole, tout en soulignant que "la responsabilité d'un crime est strictement personnelle et concerne l'individu impliqué dans la commission du crime dont il ou elle a été reconnu coupable par une cour de justice".
Dans ces conditions, l'ONU appelle le gouvernement irakien à agir pour mettre fin à de telles évictions imminentes ou à tout type de punition collective. "Les évictions forcées illégales constituent des actes de vengeance qui nuisent à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale", a conclu le porte-parole du HCDH.