Dernière mise à jour à 10h44 le 07/10
Jeudi, le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a appelé le leader catalan, Carles Puigdemont, à revenir à la ''légalité'' le plus tôt possible afin de mettre un terme à la crise en cours en Catalogne.
"Y-a-t-il une solution à cela ? Oui, et la meilleure solution est un retour rapide à la légalité et la confirmation le plus tôt possible qu'il n'y aura pas de déclaration unilatérale d'indépendance (dans la région catalane), parce que cela éviterait que les choses n'empirent,'' a dit le Premier ministre lors d'une interview accordée aux médias espagnols.
"Je pense que tout le monde partage l'idée que toutes ces personnes et tous ces dirigeants qui ont décidé de se placer en marge de la loi doivent revenir à la légalité,'' a-t-il ajouté.
M. Rajoy s'est exprimé quatre jours après le référendum sur l'indépendance de la Catalogne, déclaré illégal par la Cour constitutionnelle espagnole.
Une grève générale a été organisée le 3 octobre. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue et des manifestations de grande envergure ont également eu lieu devant les hôtels où sont logés les policiers pendant la crise.
Les tensions ne se sont pas atténuées depuis le message ferme adressé par le roi d'Espagne, Felipe VI, qui a accusé les autorités catalanes de bafouer l'ordre constitutionnel et leur statut de région autonome ''de façon répétée et systématique'' et de faire preuve ''d'une inadmissible déloyauté à l'égard des pouvoirs de l'État.''
En réponse, mercredi, M. Puigdemont a reproché au roi son attitude, de ''dire non de cette façon", mais a ajouté qu'il était ouvert au dialogue.
Bien que M. Puigdemont ait dit qu'il est ouvert au dialogue, il est également vrai que le gouvernement régional catalan a été appelé à se réunir le lundi 9 octobre et qu'il pourrait inscrire à son ordre du jour une déclaration unilatérale d'indépendance tenant compte du fait que 90 % des 2,2 millions de Catalans qui ont voté dimanche (41 % des personnes inscrites sur les listes électorales) se seraient exprimés en faveur de l'indépendance de la Catalogne.
Jeudi après-midi, la Cour constitutionnelle espagnole a suspendu la séance du Parlement catalan au cours de laquelle la déclaration unilatérale d'indépendance sera discutée.
Cette suspension pourrait inciter les partis pro-indépendantistes à siéger sans leurs opposants et pousser le gouvernement central à appliquer l'article 155 de la Constitution espagnole et à suspendre l'autonomie de la région.
Le leader du parti Ciudadanos (centre-droit), Albert Rivera, s'est déjà déclaré favorable à une telle décision, mais M. Rajoy semble peu enclin à appliquer l'article 155 sans le soutien du parti socialiste, dont le leader, Pedro Sanchez, fait l'objet de pressions de la part des barons du parti pour qu'il soutienne M. Rajoy.