Nouvelle agression sauvage d'un Chinois près de Paris

L'affaire a eu lieu quelques jours avant l'attaque du car de touristes chinois au Sud de Paris, mais ce n'est que tout récemment que l'information a été dévoilée, illustrant tristement, une fois de plus, les problèmes de sécurité auxquels sont régulièrement confrontés les ressortissants chinois en France, soit qu'ils y vivent, soit qu'ils y viennent en visiteurs : une nouvelle agression sauvage a eu lieu fin octobre à Aubervilliers, dans la proche banlieue Nord de Paris, là-même où le couturier Zhang Chaolin avait perdu la vie. La victime est un modeste employé chinois âgé de 29 ans, qui a été frappé par plusieurs individus qui voulaient le détrousser. Très grièvement blessé à la tête, il a dû être conduit dans un état sérieux à l’hôpital, mais ses jours ne sont fort heureusement plus en danger.

C'est le 24 octobre vers 20 heures, non loin du quartier très fréquenté du Millénaire, que cet homme a été assailli par des inconnus qui voulaient lui dérober son téléphone portable. C'est alors qu'il rentrait de son travail dans ce qu'on appelle le « Sentier » asiatique d’Aubervilliers -en référence au quartier du même nom du centre de Paris où les commerçants chinois sont nombreux- qu’il a reçu un coup derrière la tête. Un ami qui cheminait avec lui a eu le temps de voir s’enfuir cinq hommes. Gravement atteint à la tête -il a dû recevoir de très nombreux points de suture- le malheureux s'est effondré sur le sol et s’est évanoui. Il a été transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le 13e arrondissement de Paris, la tête en sang. Selon ses proches, en proie à de violents vomissements, il a été victime d’un traumatisme crânien sérieux et a dû subir une intervention chirurgicale fin octobre.

Cette sauvage agression ne manque pas de rappeler celle de Zhang Chaolin. Ce couturier chinois d’Aubervilliers 49 ans était mort des suites d’une agression à la tête commise le 7 août 2016, qui avait suscité un vif émoi dans la diaspora chinoise et entraîné des manifestations à Paris et Aubervilliers, où travaillent plus de 10 000 personnes originaires de Chine autour de la première plate-forme d’import-export textile d’Europe. Le scénario ressemble en tous points à celui de l'attaque de l'année dernière : trois jeunes l’avaient frappé pour lui voler sa sacoche. A l’intérieur il n’y avait presque rien, car, comme pour la victime du Millénaire, celle-ci n’était en possession que de son portable et d'une faible somme d’argent.

Les agresseurs de Zhang Chaolin, âgés de 15, 17 et 19 ans ont quant à eux été poursuivis pour vol avec violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravé par le caractère « raciste » de l’agression, qui a été commise « en raison de l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une nation ». Le plus jeune des agresseurs a été condamné à deux ans de prison ferme le 10 novembre par le tribunal pour enfants. Les deux autres passeront prochainement devant la cour d’assises des mineurs.