Dernière mise à jour à 08h54 le 13/11
Selon le gouvernement français, quelque chose s'est passé quelque part en Russie dans la dernière semaine de septembre. Il est à l'heure actuelle encore difficile d'en dire beaucoup plus, à part que, quel qu'ait pu être cet événement, il a envoyé un nuage d'isotopes radioactifs -le Ruthénium-106, qui tient justement son nom de la Russie- qui a flotté sur l'Europe sur des milliers de kilomètres. Néanmoins, l'Institut de protection radiologique et de sûreté nucléaire a précisé que l'Europe élargie n'a eu absolument rien eu à craindre de ce nuage, qu'il ait été dû à un accident nucléaire ou un accident de satellite, ou toute autre chose encore.
« C'est quelque part dans le Sud de la Russie », a déclaré la semaine dernière le directeur de l'agence, Jean-Christophe Gariel, après que les Français eurent découvert que les origines les plus probables du nuage se trouvent dans une région située entre la Volga et l'Oural. Plusieurs installations nucléaires existent dans la région, dont une usine problématique qui a explosé en 1957. L'agence a toutefois exclu une crise, concluant cette semaine qu'une telle catastrophe aurait déversé beaucoup plus de matières radioactives que l'élément de niche qui a couvert l'Europe dans les premières semaines d'octobre.
Le Ruthénium-106 est utilisé dans la recherche médicale, le retraitement du combustible nucléaire et parfois pour alimenter des satellites. Aucun satellite suspect n'est retombé sur terre fin septembre, a écrit l'agence française. Selon l'Associated Press, les responsables russes ont quant à eux nié toute connaissance d'un accident. Quoi qu'il en soit, l'Autriche a détecté du ruthénium dans son atmosphère le 3 octobre, et l'Allemagne le jour suivant. Au cours des deux semaines suivantes, les niveaux ont atteint leur apogée, se sont atténués et ont finalement disparu. À aucun moment, le nuage n'a représenté un danger, a dit l'agence allemande de radioprotection.
À la mi-octobre, selon l'agence française, le Ruthénium avait complètement disparu. « Il n'est actuellement plus détecté en Europe », a-t-elle dit, confirmant avec l'Allemagne qu'il n'y avait pas de danger pour la santé. Ce qui ne veut pas dire que l'origine mystérieuse du nuage n'est pas une préoccupation. Et de toute façon, le nuage reste effectivement un mystère. Ce n'est pas la première fois qu'un rayonnement de source inconnue a traversé l'Europe : les scientifiques avaient également été alertés lorsque de l'iode 131 s'était répandue sur le Vieux continent en janvier.