Dernière mise à jour à 08h42 le 30/11
Les rebelles chiites houthis au Yémen ont pris mercredi le contrôle d'une mosquée géante construite et contrôlée par l'ancien président Ali Abdallah Saleh dans le centre de Sanaa après de violents combats, selon des témoins.
Les combats à la mosquée Saleh ont duré trois heures, ont rapporté ces témoins et un responsable houthi de la sécurité.
Des ambulances ont été dépêchées sur les lieux, d'après les témoins qui ont dit avoir vu des dizaines de fidèles de M. Saleh blessés et arrêtés par les combattants houthis.
L'officiel houthi, qui a préféré garder l'anonymat, a confirmé que les forces de sécurité houthies avaient pris le contrôle de la mosquée. Il a ajouté que tous les combattants fidèles à M. Saleh avaient été arrêtés.
La rébellion houthie, partie de son bastion dans la province de Saada (nord-ouest), a conquis la capitale, Sanaa, en septembre 2014. Elle a été bien accueillie à l'origine par le président déchu Saleh et son parti, le Congrès populaire général (CPG), qui a conclu un accord de partenariat avec eux.
Les rebelles chiites et les fidèles de l'ex-président ont ensuite renversé le gouvernement légitime du président Abd-Rabbo Mansour Hadi et l'ont obligé, lui et son gouvernement, à partir en exil en Arabie saoudite.
Mais cette alliance fragile a connu beaucoup de turbulences, chacun convoitant le pouvoir pour lui seul.
Le 26 août dernier, de violents combats ont éclaté près de la résidence du fils de M. Saleh, dans le sud de Sanaa, et un officiel proche de l'ex-président Saleh a été tué.
Les Houthis et le CPG s'accusent de part et d'autre de liens secrets avec la coalition militaire dirigée par Riyad. Cette dernière est intervenue dans le conflit yéménite en mars 2015 pour repousser les rebelles chiites appuyés par l'Iran et remettre M. Hadi au pouvoir.
Trois années de guerre ont tué plus de 10.000 Yéménites, principalement des civils, et plongé ce pays arabe très pauvre dans la pire catastrophe humanitaire de son histoire et au bord d'une famine de masse.