Dernière mise à jour à 11h00 le 09/12
Le président français Emmanuel Macron a co-présidé, vendredi, à Paris avec la secrétaire générale adjointe de l'ONU, Amina Mohammed, une réunion du groupe international de soutien au Liban (GIS) a laquelle a assisté le Premier ministre du Liban Saad Hariri, a fait savoir le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères dans un communiqué.
Dans une déclaration conjointe, le GIS exhorte "toutes les parties libanaises à mettre en oeuvre la politique tangible de dissociation et de non ingérence dans les conflits extérieurs".
L'Allemagne, la Chine, l'Egypte, les Etats-Unis, l'Italie, le Royaume-Uni, la Russie, l'Union européenne, la Ligue des Etats arabes, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban et la Banque mondiale ont également participé à cette réunion du GISL, a indiqué le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères.
Dans la déclaration conjointe, le GIS "rappelle la nécessité de protéger le Liban des crises qui déstabilisent le Moyen-Orient et appelle tous les Etats et organisations de la région à travailler à la stabilité et sécurité politiques, sociales, économiques et financières du Liban dans le respect de sa souveraineté et de son intégrité". Un message à l'adresse de l'Iran et l'Arabie saoudite qui nourrissent de sérieuses rivalités dans la région.
Cette réunion à Paris intervient plus d'un mois après la crise provoquée par la démission surprise le 4 novembre du Premier ministre libanais Saad Hariri. Ce dernier, alors en Arabie saoudite, avait dénoncé le rôle déstabilisateur de l'Iran et du Hezbollah. Son séjour prolongé à Ryad avait alimenté des spéculations, le président libanais Michel Aoun parlant d'une prise d'"otage". La France est intervenue pour faire la médiation et favoriser son retour à Beyrouth après une halte à Paris.
"Le GIS exprime sa satisfaction concernant le retour à Beyrouth du Premier ministre, M. Saad Hariri, qui est un partenaire clé pour la préservation de l'unité et de la stabilité du Liban. Il salue la décision de M. Hariri, prise en accord avec le Président de la République libanaise, M. Michel Aoun, de poursuivre son mandat à la tête du gouvernement", peut-on lire dans la déclaration conjointe.
Saad Hariri, qui avait "gelé" sa décision le 22 novembre, l'a formalisée mardi suite à un accord de gouvernement avec le Hezbollah sur la politique de "dissociation" des conflits régionaux.
Le GIS "appelle toutes les parties libanaises à mettre en œuvre la politique tangible de dissociation et de non-ingérence dans les conflits externes", insiste la déclaration conjointe. Les forces armées libanaises (FAL) sont les "seules légitimes" au Liban, est-il également écrit dans le document.
"Compte tenu des difficultés que connaît le Liban en matière de sécurité, en particulier la menace terroriste, et rappelant la nécessité de mettre en œuvre les engagements précédents, selon lesquels seul l'Etat libanais peut détenir des armes, le Groupe appelle toutes les parties libanaises à reprendre les discussions pour atteindre un consensus sur une Stratégie nationale de défense", poursuit la déclaration conjointe.
"Le GIS loue les efforts généreux entrepris par le peuple et les autorités du Liban pour accueillir des réfugiés syriens. Il rappelle la nécessité, lorsque les conditions le permettront, d'un retour des réfugiés sûr, digne, non coercitif et facilité par l'ONU, conformément au droit international et aux principes humanitaires, y compris au principe de non-refoulement", ajoute le texte.
Le Liban, petit pays où l'équilibre communautaire est fragile, accueille sur son sol quelque 1,4 million de réfugiés syriens. Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a pressé à plusieurs reprises la communauté internationale à "prendre ses responsabilités" face à la question des réfugiés, "grande crise" pour le Liban.
Le GIS "appelle la communauté internationale à augmenter son soutien aux communautés d'accueil libanaises et aux réfugiés se trouvant au Liban et, dans cette perspective, il se réjouit à l'avance de l'organisation de la Conférence "Soutenir l'avenir de la Syrie et de la région" à l'invitation de l'Union européenne", indique la déclaration conjointe.
Enfin, il s'engage à appuyer financièrement le Liban, dont l'économie subit les conséquences du conflit en Syrie et "appelle les acteurs privé ainsi que tous les acteurs régionaux et internationaux à soutenir le Liban".
Alors que la décision des Etats-Unis, mercredi, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël vient encore ajouter à l'instabilité qui règne dans la région, le président français Emmanuel Macron a d'autre part déclaré à l'ouverture de la réunion du GIS: "Aucun des problèmes de la région ne sera réglé par des décisions unilatérales, par la loi du plus fort ou par l'humiliation de l'autre. Les équilibres dans la région ne se construiront que dans le pluralisme qui en fait l'histoire".