Violentes manifestations antigouvernementales en Iran, au moins deux morts

Après trois jours de manifestations contre la baisse du niveau de vie, qui sont devenues la plus grande expression de contestation depuis les énormes rassemblements pro-réforme en 2009, les redoutables Gardiens de la Révolution iraniens ont averti les manifestants antigouvernementaux qu'ils feraient face à la « main de fer » de la nation si les troubles politiques continuaient. D'après un commandant des Gardiens de la Révolution, les manifestations ont dégénéré, des personnes se mettant à scander des slogans politiques et brûlant des biens publics. Deux manifestants sont morts de blessures par balles.

Selon les autorités de Dorud, dans l'Ouest de l'Iran, les forces de sécurité n'ont pas ouvert le feu sur les manifestants et ont accusé les extrémistes musulmans sunnites et les puissances étrangères d'en être responsables. Les correspondants de presse locaux disent que la référence aux puissances étrangères vise l'Arabie Saoudite, à couteaux tirés depuis longtemps avec l'Iran.

L'Iran a provisoirement imposé des restrictions « temporaires » sur les réseaux sociaux Telegram et Instagram. La décision a été prise « de maintenir la tranquillité et la sécurité de la société », a déclaré une source à l'agence de presse officielle IRIB. Dans les villes de Khoramabad, Zanjan et Ahvaz, les manifestants ont appelé au retrait voire la mort du dirigeant suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Le brigadier-général Esmail Kowsari a déclaré à l'agence de presse ISNA : « Si les gens sont descendus dans la rue au sujet du coût de la vie, ils ne devaient pas pour autant scander ces slogans et brûler les biens publics et des voitures ».

Le Ministre iranien de l'intérieur a également averti le public que les manifestants seront tenus responsables. « Ceux qui endommagent les biens publics, perturbent l'ordre et enfreignent la loi seront tenus responsables de leur comportement et en payeront le prix », a déclaré Abdolreza Rahmani-Fazli. Il y a un mécontentement manifestement répandu et bouillonnant en Iran, où les difficultés économiques s'aggravent -une enquête de la BBC a ainsi révélé qu'en moyenne le niveau de vie des Iraniens a baissé de 15% au cours des 10 dernières années.