Dernière mise à jour à 08h59 le 13/12
Des affiches pour le moins inhabituelles ont été placardées au siège du Parlement européen à Strasbourg, réuni en session plénière jusqu'à jeudi. Elles font écho à l'initiative d'une soixantaine de parlementaires, qui ont saisi l'occasion de la visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, lundi, à Bruxelles, pour lui présenter "la facture des projets détruits par Israël".
Selon les eurodéputés, le montant des équipements financés par l'Union européenne (UE) qu'Israël a démantelés ou saisis en Cisjordanie (des panneaux solaires, des salles de classe en préfabriqué et des sanitaires, notamment) s'élève à plus d'un million d'euros. Au total, près de 400 infrastructures humanitaires ont été démolies sur la seule année 2017, affirment les parlementaires.
Israël a réagi en déclarant que ces infrastructures avaient été réalisées sans autorisation.
Pour les eurodéputés, ces démolitions restent l'un des principaux obstacles à une solution fondée sur la coexistence de deux Etats. Ils invoquent une violation du droit humanitaire et rappellent les termes de l'accord d'association de l'UE avec Israël.
Sur le réseau social Twitter, l'eurodéputé belge Maria Arena a déclaré que l'UE ne doit plus laisser faire. "On a un accord d'association avec Israël, qui permet des partenariats de recherche, des partenariats économiques, qui permet du développement, des accès au territoire européen pour les produits israéliens. Mais en contrepartie, il y avait le processus de paix", a-t-expliqué aux médias français.
"Aujourd'hui, Benyamin Netanyahou demande un approfondissement de l'accord d'association avec Israël alors qu'il stoppe, surtout depuis la déclaration de Donald Trump, le processus de paix. Je pense qu'il est temps que l'Europe se fasse respecter dans la loi internationale, mais également dans les accords que l'Europe a avec Israël", a-t-elle ajouté.
Benyamin Netanyahou était en visite à Bruxelles, lundi, six jours après la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale israélienne qui relance le conflit sur le partage de cette ville considérée comme sainte pour les trois grandes religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l'islam. Une décision qui inquiète la plupart des chancelleries, qui craignent un regain de violences dans la région.