Dernière mise à jour à 09h10 le 10/01
La République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la Corée du Sud ont décidé, à la fin du dialogue intercoréen qui vient de s'achever, d'organiser des discussions militaires séparées, la RPDC acceptant également d'envoyer une délégation aux Jeux olympiques d'hiver 2018 qui seront organisés par Séoul le mois prochain, a annoncé mardi le ministère sud-coréen de l'Unification.
Le dialogue intergouvernemental entre les deux parties, le premier en environ deux ans, se tenait dans le village de trêve de Panmunjom, et représente une avancée majeure dans l'amélioration des relations intercoréennes et la construction de la paix dans la Péninsule coréenne.
Après les discussions, les deux parties ont adopté une déclaration commune en trois points, acceptant de coopérer pour les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2018 qui se dérouleront dans le comté de Pyeongchang, dans l'est de la Corée du Sud, en février et mars respectivement.
D'après l'accord, la RPDC enverra sa délégation du Comité national olympique, des athlètes, des supporters, des équipes artistiques, des représentants de la presse et des équipes de démonstration de taekwondo, art martial traditionnel des deux pays.
La Corée du Sud a promis de fournir l'hébergement aux délégations olympiques nord-coréennes et d'organiser des discussions de travail sur la participation nord-coréenne à l'événement sportif.
Le canal de communication dans les bureaux de liaison de la RPDC et la Corée du Sud à Panmunjom, qui se situe au milieu de la frontière terrestre lourdement gardée entre les deux pays, a été rétabli la semaine dernière, rendant de nouveau possible le dialogue direct entre les deux gouvernements.
La ligne téléphonique entre les deux armées a également été rouverte.
Les lignes téléphoniques militaires et intergouvernementales ont été durcies par la RPDC quand la Corée du Sud a fermé la zone industrielle intercoréenne à Kaesong, ville frontière de la RPDC, en février 2016, en réponse au quatrième essai nucléaire de Pyongyang.
Séoul et Pyongyang ont également accepté d'organiser un dialogue séparé entre leurs armées après s'être entendus sur le fait qu'ils devaient joindre leurs efforts pour apaiser les tensions militaires, créer un environnement pacifique dans la Péninsule coréenne et promouvoir la réconciliation et l'unité des deux parties.
Pour promouvoir la réconciliation et l'unité entre leurs habitants, la RPDC et la Corée du Sud ont décidé d'activer les contacts, les échanges et la coopération dans différents domaines.
D'après l'accord en trois points, la Corée du Sud et la RPDC honoreront les déclarations faites dans le passé, et résoudront tous les problèmes liés aux relations intercoréennes par le biais des discussions et des négociations.
Elles ont accepté d'organiser des discussions sur différents sujets, tout en maintenant le dialogue de haut niveau, afin d'améliorer les relations intercoréennes.
Le dialogue mené à la Maison de la paix, bâtiment contrôlé par la Corée du Sud à Panmunjom, a duré plus de dix heures.
La délégation sud-coréenne était dirigée par le ministre de l'Unification, Cho Myoung-gyon, alors que la délégation nord-coréenne composée de cinq membres était dirigée par Ri Son-gwon, président du Comité pour la réunification pacifique de la patrie.
Après le dialogue, M. Cho a déclaré aux journalistes que les discussions étaient importantes pour rétablir et développer les relations intercoréennes, les deux parties acceptant de faire avancer les relations bilatérales en se basant sur le respect mutuel.
Il a souligné que ces discussions avaient permis d'apaiser les tensions dans la Péninsule coréenne en assurant la participation de la RPDC aux JO d'hiver.
Pendant le dialogue, la Corée du Sud a proposé des réunions entre les agences de la Croix Rouge des deux pays, pour réunir les familles séparées, ce qui n'était pas mentionné dans l'accord en trois points.
Il est interdit aux habitants des deux pays de se rendre visite et d'entrer en contact depuis la fin de la Guerre de Corée (1950-1953) qui s'est achevée par un armistice, et non par un traité de paix officiel.