Dernière mise à jour à 14h20 le 15/01
Le ministère turc des Affaires étrangères a qualifié dimanche la décision des Etats-Unis de participer à la création d'une force de sécurité frontalière kurde dans le nord de la Syrie de "décision unilatérale" qu'elle juge par ailleurs "erronée".
Dans un communiqué, il se demande quels membres de la coalition internationale ont été consultés à ce sujet. "Justifier des mesures unilatérales au nom de la coalition est une décision erronée qui pourrait causer du tort à la lutte contre Daech" (Etat islamique), dénonce-t-il en ajoutant que la Turquie "est déterminée à éliminer toute menace envers son territoire".
Ankara juge "inacceptables" de telles initiatives, "qui mettent en danger notre sécurité nationale et l'intégrité territoriale de la Syrie", dénonçant la poursuite de la coopération américaine avec les PYD/YPG qui sont "en contradiction avec les engagements et les déclarations des Etats-Unis".
Depuis des mois, la Turquie critique les Etats-Unis pour leur soutien militaire au Parti de l'union démocratique (PYD) et sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), accusée d'être un groupe terroriste et une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Washington juge de son côté les combattants kurdes comme indispensables pour lutter contre l'EI.
Le ministère turc a condamné cette "approche erronée" et déclaré que la Turquie était déterminée et capable d'éliminer les menaces de tout type.
Le 22 décembre dernier, le général Joseph Votel, chef du Commandement central des Etats-Unis (CENTCOM), a annoncé collaborer à la création d'une force frontalière kurde en Syrie, ce qui selon lui contribuerait à empêcher toute résurgence de l'EI.
L'agence Anadolu dit avoir reçu dimanche une confirmation écrite du porte-parole de la coalition, Ryan Dillon, selon qui les Etats-Unis et les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées majoritairement de combattants des YPG, vont créer une force de 30.000 hommes. La presse turque a précisé que cette "Armée du nord de la Syrie" comprendrait notamment 400 "gardes-frontières" formés par les Américains.