Dernière mise à jour à 12h48 le 03/02
Les syndicats lycéens (l'UNL et SGL), étudiants (UNEF) et enseignants du supérieur (FSU) ont manifesté jeudi à Paris et dans plusieurs grandes villes du pays contre la réforme de l'accès à l'université et le projet de réforme du baccalauréat initiés par le gouvernement.
Cette première journée de mobilisation contre les réformes du gouvernement a rassemblé 2.400 personnes à Paris selon la police. 10.000 manifestants ont défilé de l'Université de Jussieu à la Sorbonne, estiment les organisateurs. Les initiateurs, soutenus par les syndicats des travailleurs comme FO, la CGT et la Fédération des parents d'élèves (FCPE), ont demandé le retrait du projet de loi réformant l'accès à l'université.
L'objectif de ce projet est, par exemple, de mettre fin au tirage au sort à l'entrée des Licences ne disposant pas de place suffisante, en remplacement de "pré-requis", c'est-à-dire exiger à l'étudiant un niveau nécessaire avant de pouvoir s'engager dans une filière.
Même procédé pour les admissions post-Bac où l'université peut proposer une remise à niveau obligatoire personnalisée s'il estime que l'élève n'a pas le niveau requis. Une réforme décriée par les manifestants qui y voient une "sélection dissimilée à l'entrée de l'université".
"Nous sommes opposés aux attendus et au fait de rompre avec le principe du libre accès à l'enseignement supérieur. Nous sommes contre ce tri social qui va s'opérer à l'entrée à l'université", a déclaré sur LCI Clara Jaboulay, présidente de l'UNL. Selon elle, l'orientation forcée est la première cause de décrochage, et la solution est plutôt un meilleur accompagnement des élèves à l'université.
Dans une pétition lancée en fin novembre, l'UNEF avait déjà réaffirmé son opposition à "toute forme de sélection dans l'accès à l'université" et invité la ministre de l'Enseignement supérieur à "prendre ses responsabilités pour qu'aucun jeune titulaire du baccalauréat ne se voie refuser l'accès à la filière de son choix l'année prochaine".
Le projet de réforme du baccalauréat est le second point de revendication des manifestants. Ce projet attendu à la mi-février va réduire, selon la presse, à quatre les épreuves du baccalauréat en classe de terminale, mettre fin aux sections (L, S, ES) et à l'oral de rattrapage.
Un projet de réforme dénoncé par les manifestants, soutenus par les partis et mouvements politiques de gauche comme le Parti communiste français (PCF), la France insoumise (FI) ou encore le Parti socialiste (PS) et le mouvement Génération.s de Benoît Hamon.
Le PS a demandé jeudi soir sur son compte un "moratoire" sur la réforme du Bac, "afin de donner du temps à une véritable concertation avec les acteurs de l'éducation". "ParcousSup (réforme) installe une sélection déguisée et un système d'université à plusieurs vitesses (...) Toute réforme de l'enseignement supérieur doit améliorer l'accès et la qualification de tous les étudiants. Cette ambition n'est pas tenue par le gouvernement", a écrit le PS.