Dernière mise à jour à 09h18 le 23/05
Un virus, principalement porté par des roussettes, une espèce de chauve-souris frugivore, a tué 10 personnes en Inde, dans le sud du pays.
Dans la région du Kerala, au moins dix personnes infectées sont mortes en deux semaines et une centaine d’autres ont été placées en quarantaine. Le virus Nipah, peu connu en dehors d'Asie mais extrêmement dangereux, est très surveillé par les scientifiques locaux. Comme Ebola ou Zika avant lui, il fait partie des maladies mortelles émergentes. Selon l'Organisation mondiale de la santé, son taux de mortalité se situe entre 40-70% et même jusqu'à 100% dans certaines épidémies. Les décès récents liés à Nipah ont été principalement enregistrés au Kerala et au Kozhikode.
Une infirmière, Lini Puthussery, qui a probablement contracté le virus mortel en soignant un patient infecté et est devenue une véritable héroïne nationale, est décédée le 21 mai, a rapporté le Times of India. Dernière victime en date, Lini Puthussery, 28 ans, laisse derrière lui deux fils, âgés de cinq et deux ans. D'après la BBC, plus de 40 personnes ont été mises en quarantaine en raison d'une contamination potentielle et les autorités sanitaires de la région, qui sont en état d'alerte, ont installé des camps médicaux et une salle de contrôle. De son côté, la télévision de New Delhi a annoncé que des chauves-souris mortes trouvées dans la maison d'une famille pourraient avoir provoqué cette récente épidémie.
L'OMS est en contact étroit avec des experts médicaux déployés dans les zones touchées, a de son côté déclaré le représentant de l'OMS en Inde, le Dr Henk Bekedam. Le virus Nipah peut être difficile à diagnostiquer, compte tenu des symptômes qui sont similaires à de nombreuses autres maladies : de la fièvre, des vomissements et des maux de tête. Le Dr Bekedam a précisé que certaines personnes peuvent ne montrer aucun symptôme alors que d'autres peuvent souffrir de problèmes respiratoires et d'enflure du cerveau. Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies américain (CDC), les symptômes peuvent évoluer très rapidement vers un coma, dans un délai de 24 à 48 heures.
« Rechercher tous les contacts des personnes affectées dans un passé récent, les tester et les observer, et les traiter tôt, est la clé pour rapidement réduire la propagation de la maladie et minimiser les décès », a souligné le Dr Bekedam. « Une autre intervention clé est de bonnes pratiques de contrôle des infections dans les établissements de santé ». Selon l'OMS, la première épidémie identifiée du virus Nipah a eu lieu à Kampung Sungai Nipah, en Malaisie, en 1998. À ce moment-là, environ 265 personnes avaient infectées, a noté le CDC. En 2004, des personnes avaient également été infectées au Bangladesh après avoir mangé de la sève de palmier dattier contaminée par des chauves-souris porteuses du virus.