L'Iran continuera de respecter l'accord sur le nucléaire malgré le retrait des USA, affirme le président Rohani

Le président iranien Hassan Rohani a réaffirmé mercredi l'intention de son pays de s'en tenir à l'accord sur le nucléaire iranien malgré le retrait récent des Etats-Unis.

M. Rohani s'est exprimé à ce propos lors de sa visite d'Etat à Vienne, où il a été reçu avec les honneurs militaires et accueilli par son homologue autrichien Alexander Van der Bellen.

"Ce que les Américains ont fait était contraire à tous les accords, à la paix et à la stabilité", a-t-il souligné.

L'accord est conçu pour s'opposer à la prolifération des armes nucléaires, a-t-il expliqué, souligant que l'accord a été soutenu à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU et continue à être soutenu par l'Union européenne, y compris l'Autriche.

M. Van der Bellen a déclaré que du point de vue de l'Autriche, l'accord signé il y a trois ans à Vienne est "un élément clé" de la non-prolifération des armes nucléaires.

En tant que pays hôte des négociations sur le nucléaire, l'Autriche est également "particulièrement obligée" de voir aboutir le processus. Si Téhéran continue de respecter sa part de l'accord, l'Autriche soutiendra la poursuite de celui-ci, a-t-il dit.

L'Iran a signé l'accord historique sur le nucléaire connu sous le nom de Plan d'action global conjoint avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine plus l'Allemagne en 2015 pour suspendre son programme sur les armes nucléaires en échange de réduction des sanctions.

Mais le président américain Donald Trump a décidé le 8 mai de quitter l'accord sur le nucléaire iranien et a promis d'imposer de nouveau des sanctions, notamment un embargo sur le pétrole, à Téhéran, car il estime que l'accord n'a pas réussi à empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires ou de soutenir le terrorisme dans la région.

Juste après l'annonce de M. Trump, de nombreux pays ont condamné sa décision, estimant que les Etats-Unis menacent ainsi la paix régionale et poussent la région au bord de la guerre.

La semaine dernière, le département d'Etat américain a annoncé que les Etats-Unis poussaient leurs alliés à suspendre les importations de pétrole iranien d'ici le 4 novembre.

Le président Trump a demandé à l'Arabie saoudite d'accroître les exportations de pétrole pour compenser la pénurie sur le marché en cas de baisse des exportations du brut iranien.

Le ministère iranien du Pétrole a fait savoir pour sa part qu'il se préparait aux pires scénarios.