Dernière mise à jour à 14h54 le 04/07
Si vous vous rendez à Xizhou, petit bourg de la municipalité de Dali dans le Yunnan, vous ne pourrez pas louper Brian Linden. Les villageois de Xizhou appellent non sans humour cet Américain leur « chef de village étranger », non pas qu'il soit devenu un cadre dirigeant du bourg, mais cela fait maintenant plus de 10 ans qu'il vit ici. Totalement intégré à la communauté des villageois, Brian Linden contribue au bien commun et aux activités culturelles du bourg, si bien qu'on le prendrait presque pour un responsable municipal.
En 2008, Linden et sa famille vendent leur maison aux États-Unis et ouvrent une auberge à Dali qu'ils baptisent « The Linden Centre ». Très vite, l'établissement se fait une petite renommée et plusieurs célébrités mondiales viennent y poser bagages. La maison d'hôte devient par la suite un lieu prisé des touristes et décroche les meilleures places des classements des sites de voyage les plus fréquentés du net.
Linden est né à Chicago dans une famille américaine lambda. En 1984, il fait une demande de bourse auprès du gouvernement chinois pour étudier le mandarin à l'université des langues de Beijing, et c'est à partir de ce moment-là que Linden lie irrémédiablement son destin à la Chine. En 2004, Linden et son épouse entreprennent un voyage à Dali et sont immédiatement charmés par la richesse culturelle et la beauté des paysages champêtres de la région. Après plusieurs discussions en famille, les Linden décident de déménager pour s'installer à Xizhou.
Linden gère aujourd'hui plusieurs sites à Xizhou qui, pour la plupart, sont des sites protégés présentant un intérêt culturel. Parmi ces sites, la « Résidence de Yang Pinxiang » est classée sur la liste des sites culturels protégés de rang national. Des normes strictes ont été mises en place par le gouvernement local pour protéger et exploiter les sites culturels. La Résidence de Yang Pinxiang étant une maison traditionnelle de l'ethnie Bai dotée d'une tour d'angle, elle a naturellement été considérée comme un site culturel. La demeure comporte un hall des ancêtres, un petit musée et une librairie, sans oublier les 16 chambres où se déroulent régulièrement des manifestations culturelles.
Construite en 1948, la Résidence de Yang Pinxiang était dans un sale état avant que Linden ne reprenne les choses en main. Faisant appel à près d'une centaine d'ouvriers, l'Américain a organisé pendant un peu moins d'un an la rénovation de l'ancienne demeure, accordant une attention toute particulière à la beauté architecturale du lieu. Linden a en outre dû résoudre les problèmes d'eau courante et d'électricité et s'assurer de la mise en place d'un système de canalisation et du respect des normes de sécurité anti-incendie. Pour effectuer ces travaux de rénovation, Linden a dû débourser environ 600 000 dollars (77 500 euros), « l'équivalent de ce que coûte la construction d'une nouvelle maison », souligne-t-il. Entre les discussions sur les travaux de rénovations et les procédures de mise aux normes, presque 4 ans se sont écoulés. Au bout de ces 4 années, le Linden Centre a enfin pu ouvrir ses portes. « Si j'avais fait détruire l'édifice ou si j'avais pollué les environs, j'aurais eu mauvaise conscience », confie-t-il.
Un autre souhait de Linden est de faire du Linden Centre un lieu d'échange culturel international. À l'heure actuelle, l'hôtel a noué des partenariats avec les universités de Yale, de Stanford, de Princeton ainsi qu'avec la Sidwell Friends Middle School. L'hôtel fournit des chambres et des salles de cours aux étudiants chinois et étrangers venus effectuer des recherches à Dali et fournit une aide à tous ceux, étudiants, bénévoles et élèves du secondaire, qui s'intéressent à la culture et aux coutumes locales.