Dernière mise à jour à 16h21 le 02/07
Zhang Junhai, radiologue à l'hôpital Huashan de Shanghai, lit une image médicale lors d'une compétition avec BioMind, un système d'intelligence artificielle, le 28 juin à Beijing. (Photo Chen Zebing / China Daily) |
Ce n'était pas la Coupe du Monde, mais la défaite qui a eu lieu ce jour-là ne fut pas sans rappeler celles de Ronaldo et Messi perdant leur match le même jour.
Un système d'intelligence artificielle a en effet enregistré une victoire par 2-0 contre des médecins d'élite le 28 juin dernier à Beijing dans deux tours d'une compétition dans laquelle il s'agissait de diagnostiquer des tumeurs cérébrales et de prédire l'expansion d'hématomes cérébraux ou de contusions.
BioMind, développé par des chercheurs du Centre de recherche en intelligence artificielle sur les troubles neurologiques et l'Université Médicale de la Capitale, a fait des diagnostics corrects dans 87% des 225 cas en 15 minutes environ.
En revanche, une équipe de 15 médecins des meilleurs hôpitaux de Chine n'a atteint que 66% de précision en 30 minutes.
Le système d'intelligence artificielle a également fait des prédictions correctes dans 83% des cas d'expansion d'hématomes cérébraux, surpassant les médecins, qui n'ont eux obtenu que 63% de précision.
« Je ne suis pas du tout surpris par les résultats », a déclaré Wang Yongjun, vice-président exécutif de l'Hôpital Tiantan de Beijing, qui abrite le centre de recherche.
Pour « entraîner » le système, les développeurs l'ont alimenté avec des dizaines de milliers d'images de maladies liées au système nerveux que l'Hôpital Tiantan a archivées au cours des 10 dernières années, ce qui lui a permis de diagnostiquer des maladies neurologiques communes avec un taux de précision de plus de 90%, un chiffre comparable à celui d'un médecin chevronné, a-t-il dit.
Selon Cheng Jingliang, professeur de radiologie au 1er Hôpital affilié de l'Université de Zhengzhou à Zhengzhou, capitale de la province du Henan, l'intelligence artificielle a déjà été utilisée pour aider les médecins à lire des images de poumons dans certains hôpitaux chinois.
Cependant, a-t-il souligné, l'utilisation de cette technique en est encore à ses balbutiements dans le domaine médical, et l'exactitude des diagnostics par intelligence artificielle reste pour l'heure toujours inférieure à celle des professionnels émérites dans la plupart des cas.
Paul Parizel, président du département de radiologie de l'Hôpital universitaire d'Anvers en Belgique et membre du jury du concours du 28 juin, a toutefois noté que l'intégration de l'intelligence artificielle dans les services médicaux est une tendance prometteuse.
« Ce sera comme un GPS guidant une voiture, elle fera des propositions à un médecin et aidera celui-ci à poser un diagnostic », a-t-il dit. « Mais ce sera finalement le médecin qui décidera, car il y a un certain nombre de facteurs qu'une machine ne peut prendre en considération, tels que l'état de santé du patient et sa situation familiale ».
Sous l'impulsion du gouvernement, de nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle ont été de plus en plus utilisées dans les soins médicaux en Chine ces dernières années.
Parallèlement, en juin, la société médicale suédoise Elekta a annoncé l'introduction de « Watson for Oncology », un système d'intelligence artificielle médicale développé par IBM aux États-Unis, pour fournir des plans de traitement personnalisés aux patients atteints de cancer en Chine. La plate-forme d'intelligence artificielle a déjà été utilisée dans 68 hôpitaux à travers la Chine pour participer au traitement du cancer.