Dernière mise à jour à 08h28 le 25/07
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas (du parti SPD) a mis en garde mardi le président des Etats-Unis Donald Trump qu'il devait s'attendre à une réponse ferme de l'Union européenne (UE) à ses mesures protectionnistes.
S'exprimant à l'occasion d'une émission sur la chaîne de télévision publique ARD, M. Maas a déclaré qu'il espérait toujours voir ce conflit commercial se résoudre d'un commun accord. Toutefois, l'Europe "ne se laissera pas menacer et ne se rendra pas absolument" si M. Trump choisit de poursuivre l'escalade du conflit.
Le ministre allemand des Affaires étrangères a souligné que Washington ne laissait pas d'autre choix à Bruxelles que d'adopter des mesures de représailles contre la nouvelle vague de tarifs douaniers des Etats-Unis.
Sans cela, la crédibilité du bloc européen et tout l'ensemble du système de libre échange basé sur des règles seraient mis à mal, a-t-il estimé.
M. Maas a souligné qu'il était crucial pour l'Europe dans son ensemble, et pour l'Allemagne et la France en particulier, de parler d'une seule voix sur les questions commerciales pour être entendue au niveau mondial. Les Etats-membres qui se laisseraient diviser sur ces questions seraient à la merci des plus grandes puissances extérieures à l'Europe et perdraient tout pouvoir de décider leur propre avenir.
Le ministre, membre du Parti social-démocrate (SPD), a affirmé que personne ne pouvait sérieusement avoir intérêt à adopter de nouveaux tarifs douaniers élevés sur les importations, comme ce que Washington a encore menacé de faire récemment. "Au bout du compte, toutes les parties y perdent, y compris les parties américaines", a-t-il jugé.
Par conséquent, il a exprimé son espoir de voir Washington revenir finalement sur ses positions et abandonner la voie du protectionnisme sur laquelle il s'est embarqué.
La Fédération des industries allemandes (BDI) a récemment argué que la clé pour résoudre le litige commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne résidait dans la mise en place d'une "compréhension commune des faits". Entre autres, le bloc doit faire valoir que l'industrie automobile allemande emploie plus de 118.000 employés aux Etats-Unis et exporte 60% de sa production dans ce pays vers des pays différents.
M. Maas doit se rendre en visite en Corée du Sud et au Japon dans les prochains jours, pour discuter aussi de la possibilité d'une réponse commune de l'UE et d'autres pays affectés par les nouveaux tarifs douaniers des Etats-Unis.
Mercredi, le président de la Commission de l'UE, Jean-Claude Juncker, et la commissaire au Commerce, Cecilia Malmstroem, doivent rencontrer M. Trump à Washington pour des discussions très attendues.