Dernière mise à jour à 08h36 le 15/03
Jeudi, compte tenu des difficultés liées au processus du Brexit, les députés britanniques ont voté à une très large majorité pour que le gouvernement demande à l'Union européenne (UE) une prorogation de l'Article 50.
À la Chambre des Communes, 412 députés ont voté pour et 202 ont voté contre le dépôt d'une demande, à l'Union européenne, de reporter le Brexit jusqu'au 30 juin.
Les Britanniques vont donc demander à l'Union européenne d'accepter la prorogation des négociations au titre de l'Article 50 au-delà du 29 mars, date à laquelle le Brexit doit intervenir.
Le résultat a été considéré comme une victoire par le gouvernement britannique, qui avait présenté la motion, alors que les députés ont rejeté une motion du parti travailliste (opposition) visant à aborder la problématique du Brexit par le biais d'''approches différentes''.
Précédemment, les députés avaient rejeté un amendement préconisant un second référendum sur le Brexit. C'était la première fois que la question d'un nouveau référendum public était soumise aux parlementaires depuis le premier référendum, organisé en juin 2016.
Les votes de jeudi interviennent après que les députés ont défié le gouvernement britannique mercredi et décidé d'écarter la possibilité d'un retrait de l'UE sans accord au terme d'une séance que certains ardents défenseurs du Brexit du parti conservateur ont qualifiée de ''chaotique''.
Les résultats des votes de jeudi interviennent à peine 15 jours avant que la Grande-Bretagne ne quitte l'UE, le 29 mars.
Aucun consensus n'a été trouvé - au sein des milieux politiques britanniques - sur la façon dont le pays quittera le bloc régional et mettra un terme à ses 46 années d'adhésion à l'UE.
L'Article 50 du traité de Lisbonne définit comment un pays de l'UE peut quitter l'union de son plein gré. Le contenu de l'article est vague, comme si les auteurs avaient pensé que la situation ne pourrait jamais se présenter.
Aujourd'hui, il fait l'objet d'un différend entre les leaders européens qui aspirent à des certitudes à la veille du vote sur le Brexit et les ardents défenseurs du Brexit qui, au Royaume-Uni, "jouent la montre", selon certains observateurs.
Avant que le parlement ne cherche à obtenir un Brexit repoussé, un porte-parole de la Première ministre, Therese May, a dit que le gouvernement va multiplier les efforts pour parvenir à un accord sur le Brexit. L'accord de retrait de Mme May, auquel étaient parvenus Londres et Bruxelles en novembre 2018, a été retoqué deux fois par la Chambre des Communes depuis janvier. Il se pourrait qu'il soit soumis au vote du parlement une troisième fois.
Plus tôt dans la journée de jeudi, la Commission de l'UE a dit qu'il relève de la responsabilité des dirigeants européens d'étudier toute demande de prolongation de l'Article 50 soumise par Londres, et qu'elle tiendra compte des raisons et de la durée de la prorogation proposée.