Dernière mise à jour à 10h22 le 23/03
La décision des autorités de déployer les militaires de l'opération Sentinelle lors de l'acte XIX de la mobilisation des ''gilets jaunes'', prévu ce samedi, continue de faire polémique en France.
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait annoncé mercredi que le président Emmanuel Macron avait décidé une "mobilisation renforcée" du dispositif Sentinelle dans le cadre de l'acte XIX des "gilets jaunes". Une décision très vite décriée par l'opposition qui a estimé que la situation exige plus une réponse politique et sociale que sécuritaire, et que les militaires ne sont pas formés au rôle de maintien de l'ordre.
Face au tir groupé de l'opposition, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a indiqué jeudi que la mission des militaires ne serait pas de maintenir l'ordre, mais d'effectuer des tâches de garde statique devant des bâtiments officiels. Mais les propos tenus vendredi par le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray sur cette mobilisation des militaires ont à nouveau ravivé la polémique.
Les militaires de la force Sentinelle ''ont différents moyens d'action pour faire face (…) Si leur vie ou celle des personnes qu'ils défendent est menacée, ils peuvent aller jusqu'à l'ouverture du feu'', a indiqué sur France Info le général Le Ray, tout en précisant que les soldats sont soumis au même cadre légal que les forces de sécurité intérieure.
Une déclaration qui a fait réagir le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. ''De tels propos sont graves et nourrissent une escalade mortelle. Ils mettent la cohésion du pays et celle du lien entre l'armée et la Nation à la merci de n'importe quelle provocation'', a-t-il indiqué.
La gauche, la droite et l'extrême droite se sont aussi déclarés défavorables à une telle mobilisation des militaires. Le patron du Parti socialiste Oliver Faure a qualifié cette décision ''d'épouvantable''. ''Personne ne peut considérer que l'armée républicaine peut être dressée contre le peuple français'', a-t-il dénoncé sur BFMTV.
''Incapable de maintenir l'ordre dans le pays, le gouvernement en est réduit à utiliser l'armée en renfort'', a tweeté le député du Rassemblement national (extrême droite), Gilbert Collard. Le sénateur de "Les Républicains (droite)", Bruno Retailleau, s'est aussi dit ''absolument contre l'emploi de l'armée. C'est une lourde faute'', a-t-il indiqué sur Twitter.
Dans une interview au Parisien, la ministre des Armées Florence Parly a assuré pour sa part que les ''militaires ne seront pas face aux manifestants''.