Dernière mise à jour à 08h37 le 25/03
L'acte 19 de la mobilisation des "gilets jaunes", organisé samedi partout en France, s'est globalement déroulé dans le calme, sous haute surveillance policière. Une relative accalmie qui s'explique, selon les autorités, par les mesures de fermeté annoncées au lendemain des dernières manifestations violentes sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris.
Selon le ministère français de l'Intérieur, 40.500 manifestants ont défilé samedi dans tout le pays, dont 5.000 à Paris. Une légère hausse de la mobilisation au niveau national par rapport à l'acte 18, qui avait rassemblé 32.000 manifestants en France samedi dernier, dont 10.000 à Paris, selon les chiffres officiels.
Outre cette légère hausse de la mobilisation, les manifestations se sont déroulées dans le calme - en dépit de quelques tensions - par rapport à la mobilisation de samedi dernier, marquée par de violents incidents, notamment incendies, pillages et dégradations dans la capitale.
A Paris, les "gilets jaunes" ont défilé dans le calme de Denfert-Rochereau au Sacré-Cœur sous haute surveillance policière. Parmi les manifestants figuraient plusieurs leaders des partis de gauche dont Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise, Olivier Besancenot ou encore Philippe Poutou du Nouveau parti anticapitaliste.
Des heurts ont toutefois éclaté à la fin du défilé, au niveau du Boulevard de Strasbourg où un groupe de jeunes manifestants a enflammé des poubelles et jeté des projectiles vers les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Selon la préfecture de police, 96 personnes ont été interpellées à Paris.
Même ambiance dans plusieurs villes de province, notamment à Lille, Montpellier, Bordeaux, La Rochelle et Nice où il y a également eu, selon la presse locale, des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre, ainsi que plusieurs interpellations.
Mais on est très loin des scènes de chaos de la semaine dernière, sans doute à cause des mesures sécuritaires comme le renforcement des contrôles préventifs par des policiers en patrouille, l'interdiction des manifestations sur les Champs-Elysées et sur les grandes avenues de certaines villes de province ou encore la mobilisation des militaires de l'opération Sentinelle pour protéger les lieux sensibles.
Selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a dressé samedi soir le bilan de la manifestation, les contrôles préventifs ont permis de saisir des armes et du matériel de protection.
"Rien qu'à Paris, 8.545 contrôles préventifs ont été réalisés, dont 5.547 dans le périmètre interdit à la manifestation", a-t-il indiqué. Au niveau national, ce sont "107 personnes qui ont été verbalisées pour participation à une manifestation non autorisée, 233 interpellations ont eu lieu et 172 personnes ont été placées en garde à vue", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Selon M. Castaner, ce sont les consignes de fermeté du gouvernement qui ont permis de maintenir l'ordre et d'éviter les débordements. "Les bonnes consignes ont été bien appliquées : toutes les manifestations déclarées à Paris comme en régions ont pu se dérouler globalement dans le calme, et les trop nombreuses tentatives de violences et de pillages ont pu être prévenues, empêchées, stoppées", a affirmé le ministre.