Dernière mise à jour à 08h37 le 12/04
Un groupe d'experts de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de France ont demandé à EDF d'engager des travaux pour réparer huit soudures de l'EPR de Flamanville, selon un communiqué publié par ce jeudi.
Ces soudures des tuyauteries principales d'évacuation de la vapeur du réacteur sont concernées par "des écarts de conception et de fabrication", a fait savoir l'ASN qui a réuni les 9 et 10 avril son groupe permanent d'experts pour les équipements sous pression nucléaires.
Ces experts ont notamment considéré "que la nature et le nombre particulièrement important des écarts survenus lors de la conception et de la fabrication de ces soudures" constituaient "des obstacles majeurs à l'application d'une démarche d'exclusion de rupture."
Ils ont considéré qu'EDF devait réparer ces huit soudures "pour les mettre en conformité", ou "renoncer à la démarche d'exclusion de rupture les concernant en apportant des modifications au réacteur permettant de prendre en compte de telles ruptures dans sa démonstration de sûreté", a précisé l'ASN.
Le groupe d'experts n'a pas pu examiner les éléments concernant les autres soudures des lignes vapeur principales, pour lesquelles EDF a prévu une mise en conformité, et a fait savoir qu'il se réunira à nouveau le 6 juin 2019 pour examiner les propositions de l'électricien français.
EDF a déclaré jeudi dans un communiqué que les recommandations faites par des experts de l'ASN pour la réparation des huit soudures "pourraient impacter le calendrier de mise en service et le coût de construction de l'EPR de Flamanville".
La société française a également indiqué vouloir poursuivre ses échanges avec l'ASN "qui se prononcera dans quelques semaines sur la suite donnée à l'instruction de ce dossier".
"Un point précis sur le calendrier et le coût de construction de l'EPR de Flamanville sera effectué après la publication de l'avis de l'ASN", a ajouté EDF.
En 2017, EDF a informé l'ASN de l'existence de "non-conformités" concernant les exigences associées à la démarche d'exclusion de rupture pour les 66 soudures des tuyauteries de vapeur principales du réacteur EPR de Flamanville. En mars 2018, l'entreprise a informé l'ASN de la présence de défauts qui n'avaient pas été détectés lors des contrôles de fin de fabrication de ces soudures.
L'EPR de Flamanville devait entrer en activité en 2012, une date déjà reportée à 2020. Mais, le chantier risque de prendre à nouveau du retard en raison de ces nouvelles réparations.