Dernière mise à jour à 08h33 le 23/05
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a mis en garde mercredi que le système alimentaire mondial actuel, en termes de production, de traitement, de consommation et de gestion des déchets, était de plus en plus dysfonctionnel.
"Le système alimentaire mondial actuel est de plus en plus dysfonctionnel. Des milliards de personnes manquent d'un accès à une nutrition appropriée. Un tiers environ de tout ce qui est produit est perdu ou gâché. La manière dont nous cultivons, transformons, transportons, consommons et gâchons la nourriture constitue l'une des principales causes de recul de la biodiversité, ce qui contribue également au changement climatique", a dit M. Guterres dans une adresse à l'occasion de la Journée mondiale pour la biodiversité.
"Nous devons agir rapidement pour inverser ces tendances et promouvoir des changements transformationnels", a-t-il dit. "Des solutions existent. En mettant fin aux pratiques environnementalement néfastes, en diversifiant nos systèmes alimentaires et en encourageant des schémas de production et de consommation plus durables, nous pouvons améliorer la santé mondiale, renforcer la sécurité alimentaire et conforter la résistance au changement climatique", a-t-il dit, appelant les États, les entreprises et la société civile à prendre d'urgence des mesures pour protéger et gérer de manière durable le réseau fragile et indispensable de la vie sur Terre.
Qu'il s'agisse d'espèces spécifiques ou d'écosystèmes entiers, la biodiversité est essentielle pour la santé et le bien-être de l'humanité. Pourtant, les écosystèmes du monde sont confrontés à des menaces sans précédent, a-t-il dit.
Un nouveau rapport alarmant et sérieux de la Plateforme intergouvernementale de sciences politiques sur la biodiversité et les services de l'écosystème révèle que la nature recule à une vitesse jamais encore enregistrée dans l'histoire de l'humanité, a-t-il ajouté.
Depuis 1990, la déforestation a provoqué la perte de plus de 290 millions d'hectares de forêts qui aident à absorber les émissions nuisibles de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Un million d'espèces végétales et animales sont exposées à un risque d'extinction et plus de 90% des stocks de poisson de mer sont en recul ou victimes de surpêche, selon ce rapport.
"L'impact sur les habitants du monde entier sera grave. Les tendances négatives actuelles de la biodiversité et des écosystèmes devraient, selon les projections, saper les progrès vers 80% des Objectifs de développement durable", a mis en garde M. Guterres. "Nous ne pouvons tout simplement pas le permettre".
La Journée mondiale de la biodiversité a lieu le 22 mai. Cette année, elle a pour thème "Notre biodiversité, notre alimentation, notre santé".