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Les politiques impérialistes et interventionnistes des États-Unis au Moyen-Orient mises en cause sur fond d'escalade des tensions avec l'Iran

Xinhua | 28.05.2019 08h11

Alors que les tensions dans le Golfe s'accroissent par suite des sanctions et de la rhétorique guerrière des États-Unis visant l'Iran, de nombreux analystes et ressortissants turcs estiment que les politiques impérialistes et interventionnistes américaines sont largement responsables des troubles et de l'instabilité dans la région du Moyen-Orient.

Les mesures récentes du gouvernement des États-Unis dirigé par le président Donald Trump à l'égard de l'Iran font planer le spectre d'un nouveau conflit dans cette région hautement volatile. Ces mesures comprennent l'accumulation continue de forces militaires par les États-Unis et la réinstauration de sanctions pénalisantes contre l'Iran, qui ont déclenché un face-à-face militaire dans le Golfe.

Citant la menace iranienne, Washington vient de décider l'envoi de 1 500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient, en plus du déploiement d'un groupe de porte-avions, de bombardiers et de systèmes antimissiles.

"À mon avis, on ne peut rien expliquer de ce qui se passe dans cette région sans utiliser le terme 'd'impérialisme'. Quand je parle d'impérialisme, il faut comprendre bien sûr (qu'il s'agit de) l'impérialisme des États-Unis", a déclaré dans une interview auprès de Xinhua, Baris Doster, universitaire et éditorialiste turc.

Les États-Unis continuent de déstabiliser le Moyen-Orient pour servir certains besoins et leurs bénéfices importants, qui comprennent de satisfaire les besoins de sécurité d'Israël et d'Arabie saoudite et d'autres pays du golfe Arabe, de s'approprier les ressources énergétiques, d'isoler l'Iran, de créer un état kurde, et de contenir la Chine, la Russie et les autres puissances émergentes, a souligné M. Doster.

L'Afghanistan, l'Irak, la Libye et la Syrie sont encore en train de se remettre des invasions et ingérences des États-Unis et de leurs alliés, qui ont fait des centaines de milliers de morts civils et encore beaucoup plus de déplacés ou de réfugiés fuyant vers l'Europe ou les pays voisins, a commenté M. Doster.

Malgré la hausse des tensions, M. Doster ne prévoit pas d'attaque militaire des États-Unis contre l'Iran, car la République islamique est "forte" diplomatiquement, militairement, économiquement et en tant que pays, a-t-il estimé.

"On ne peut donc pas comparer l'Iran avec l'Irak, ou la Syrie, ou l'Afghanistan", explique cet universitaire turc.

En ce qui concerne "l'Accord du siècle" que les États-Unis comptent proposer pour régler le conflit israélo-palestinien, M. Doster n'est pas optimiste sur ses chances d'apporter la paix.

"Puisqu'Israël est soutenu par les États-Unis, et je ne pense pas que les États-Unis, en tant que pays impérialiste et pays extérieur à la région, puissent créer la paix et la stabilité dans cette région", a-t-il développé.

M. Doster prédit que la paix ne reviendra pas au Moyen-Orient dans les dix prochaines années, principalement du fait de la concurrence pour le contrôle de ses ressources énergétiques, qui est compliquée par des conflits ethniques et sectaires parfois vieux de dizaines d'années.

Les sanctions et menaces des États-Unis sont largement tenues responsables de la dégradation de l'économie turque, qui a connu une forte dépréciation de sa devise depuis le début de l'année.

Selva Tor, analyste politique turc, a déploré que l'administration Trump continue d'adhérer à des "politiques déjà usées" qui ont déjà montré qu'elles n'étaient pas viables, malgré les changements survenus depuis la crise financière mondiale de 2008 et la contestation par les économies émergentes du rôle capital du dollar, clé de voûte de l'hégémonie américaine.

Pour les simples citoyens de Turquie, les intimidations et actions des États-Unis sont également perçues comme une source majeure de turbulences et d'instabilité au Moyen-Orient.

"Les États-Unis ont une grande part (de responsabilité) dans le chaos au Moyen-Orient. C'est la plus grande (part de responsabilité)", estime Ugur Yorga, un jeune turc d'une vingtaine d'années, pour commenter l'essor des tensions dans la région.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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