Dernière mise à jour à 08h40 le 28/05
Les résultats officiels des élections européennes publiés lundi par le ministère français de l'Intérieur confirment la victoire du Rassemblement national (RN), avec 23,31% des suffrages exprimés. Le parti de Marine Le pen devance ainsi son principal concurrent, LREM (la majorité présidentielle) qui arrive en seconde position avec 22,41%.
Le parti Europe écologie les Verts (EELV) crée la surprise en arrivant troisième avec 13,47%, laissant loin derrière les listes portées par Les Républicains (LR) 8,48%, la France insoumise (LFI) 6,31% et le Parti socialiste (PS) 6,19%. Le reste des 34 listes enregistrées en France a obtenu moins de 5%.
Le parti écologiste EELV a ainsi déjoué tous les pronostics et s'impose désormais comme une véritable force politique, alors que les partis classiques (LR et PS) peinent à franchir la barre des 10% des suffrages exprimés à ces élections qui ont enregistré un taux de participation de 50,12% contre 42,43% en 2014.
La présidente du RN, Marine Le pen a salué dimanche soir, "une victoire du peuple qui a repris le pouvoir", et invité le président Emmanuel Macron à en tirer toutes les conséquences.
"Lui (Macron) qui a mis son crédit présidentiel dans ce scrutin en faisant un référendum sur sa politique et même sur sa personne, n'a d'autre choix que de dissoudre l'Assemblée nationale en faisant le choix d'un mode de scrutin plus démocratique et enfin représentatif de l'opinion réelle du pays", a-t-elle réclamé.
Mais le Premier ministre Edouard Philippe qui a réagi à cette victoire du RN ne compte pas changer de politique en faveur de ce parti. "Je ne veux pas banaliser ces résultats de l'extrême droite (...) beaucoup de nos compatriotes ont le sentiment que l'heure est aux solutions de repli. Ce message est fort et nous l'avons reçu cinq sur cinq", a-t-il déclaré dimanche soir.
Mais Edouard Philippe n'entend pas pour autant changer de politique. Il compte plutôt mettre en œuvre l'acte 2 du quinquennat qui consistera "à davantage aider les territoires qui se sentent oublier, à mettre davantage d'humain dans notre politique".
Quant aux opposants (gauche et droite), ils pointent du doigt le président Emmanuel Macron en l'accusant d'être l'artisan de la victoire de l'extrême droite. "Il (Macron) a une lourde responsabilité, il n'a pas été un rempart contre le RN, il a été ce soir l'artisan de leur progression", a déclaré le président de LR, Laurent Wauquiez qui accuse le Chef de l'Etat d'avoir réduit la campagne à un duel, RN contre LREM.
La tête de liste de la France insoumise, Manon Aubrey a également eu la même réaction dimanche soir : "Alors que l'extrême droite est l'ennemie mortelle de la démocratie, la majorité présidentielle a sciemment choisi de lui donner un rôle central dans ces élections", a-t-elle dénoncé.
Tout comme son leader Jean-Luc Mélenchon qui a estimé que la France doit désormais se donner comme objectif, de "libérer des ombres que projette sur son destin l'extrême droite".
Pour Yannick Jadot, tête de liste de EELV, le pays vit un "moment de gravité". "Nous ne pouvons pas nous résigner, élection après élection à voir l'extrême droite dominer les scrutins et devenir progressivement une option crédible de conquête du pouvoir", a dit l'écologiste invitant les politiques à avoir le courage d'agir pour faire reculer le RN.
Le leader de EELV, arrivée en force dans ces élections, a annoncé la création prochaine d'un comité citoyen de surveillance et d'initiative sur l'Europe qui aura pour rôle "d'évaluer en permanence le travail des institutions européennes, et mobiliser les Français sur tous les enjeux de l'Europe".